Vous comprendrez que je défende l'idée d'une extension au-delà des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et de Paris, la petite comme la grande couronne parisiennes connaissant les mêmes problèmes de délinquance de plus en plus dure.
Nous sommes évidemment favorables à un regroupement des forces sur Paris et la petite couronne pour des raisons de cohérence. Mais nous voulons aller plus loin et, monsieur le ministre, j'aimerais vous entendre à nouveau sur ce sujet. Le préfet de police a compétence sur la police des transports, donc sur les lignes de RER qui vont au-delà des limites de la petite couronne. Or, aujourd'hui, les problématiques de délinquance dans la grande couronne s'étendent jusqu'à la frontière tracée par les anciennes villes nouvelles, dans les secteurs de police, mais aussi, de façon nouvelle et inquiétante, dans les zones de gendarmerie. C'est dans celles-ci qu'est constatée la hausse de la délinquance dans le département de l'Essonne et dans les secteurs mi-urbains mi-ruraux, où elle s'est développée pour des raisons que chacun ici connaît. Dans ces secteurs, d'ailleurs, l'ensemble des administrations disposent souvent de moyens moindres que ceux de Paris et de la petite couronne parce que l'État a eu du mal à suivre le développement démographique de ces départements. La police aussi : avec des moyens ne correspondant pas au développement démographique, elle n'a pas pu suivre celui de la délinquance. Et c'est la même chose pour la justice.
Face à une délinquance qui ne connaît pas les frontières départementales, une politique de sécurité cohérente consisterait à intégrer l'ensemble des départements de la région Île-de-France. Si vous n'acceptez pas cette proposition, je souhaiterais, pour avoir un débat constructif, entendre votre vision sur la cohérence et sur les moyens consacrés à une politique de sécurité qui doit aujourd'hui dépasser les frontières de l'ancien département de la Seine, qui doit intégrer la problématique des anciennes villes nouvelles.
Traiter les problèmes de délinquance aux Ulis, à Grigny, à Évry, aux Tarterets – trafics de drogue, délinquance sur la ligne de RER entre Châtelet et les grandes gares de la grande couronne – oblige à une telle cohérence. Or c'est précisément ce qui m'échappe dans votre proposition qui, tout en allant dans le bon sens, est incomplète.