Heureusement, vous n'avez pas supprimé le risque terroriste, car il existe de plus en plus dans notre pays.
Mais vous y ajoutez la prévention de risques très différents – vols, agressions – qui ouvre des espaces importants à la vidéosurveillance. De plus et surtout, quand on additionne les mesures de cette LOPPSI, il apparaît que vous vous préparez à réduire petit à petit les effectifs de la police et de la gendarmerie parce que l'espace public sera surveillé en permanence par des personnes qui ne seront absolument pas rémunérées pour assurer le maintien de l'ordre, mais qui pourront à tout moment prévenir les forces de l'ordre si elles voient une agression ou un vol sur leur écran.
Par ailleurs, vous exposez nos concitoyens à un risque nouveau. Chacun sait que certains salariés d'opérateurs de téléphonie mobile ou de fournisseurs d'accès vendent aux journaux de la presse people les numéros de téléphone, les adresses de messagerie d'un certain nombre de personnalités. Il y a même eu une polémique à propos d'un texto entre un éminent personnage de l'État et son ex-épouse qui était entré en possession d'un journaliste. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Les procès pour atteinte à la vie privée ou pour atteinte à l'image fourmillent d'exemples de cet ordre. Demain, quand des caméras d'opérateurs privés seront installées un peu partout et non pas seulement aux abords immédiats de l'entreprise ou du magasin concernés et que, devant les écrans, il y aura des personnes en général mal payés et au contrat précaire, la tentation sera forte pour elles de vendre ces images.