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Intervention de Alain de Pouzilhac

Réunion du 10 février 2010 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Alain de Pouzilhac, président-directeur général de la société en charge de l'Audiovisuel extérieur de la France :

Les mesures d'audience émanent du GEDA ne sont pas « miraculeuses », elles sont fiables et incontestables. Elles résultent des statistiques établies par divers organismes comme Africascope, EMS, ou TNS SOFRES dans 34 pays. Les budgets d'études d'audience sont d'ailleurs mis en commun avec d'autres télévisions comme la BBC, la Deutsche Welle ou Voice of America. Elles correspondent à la réalité, que les audiences ressortent en hausse ou qu'elles soient stables ou même à la baisse, comme c'est aujourd'hui le cas, puisqu'elles sont passées pour RFI de 44 millions, il y a cinq ou six ans, à 35 millions, aujourd'hui. Je suis surpris que l'on puisse penser un instant que nous « bidonnons » les audiences. Ce serait criminel.

Notre rôle est d'accroître l'influence de la France dans le monde. Pour cela, il faut regarder les maux et ne pas faire semblant. Nous avons un combat d'influence à mener contre les opérateurs audiovisuels concurrents anglo-saxons, arabes ou asiatiques pour défendre notre culture, nos valeurs et notre vision du monde. Il faut donner au plus grand nombre de personnes dans le monde accès à notre culture. Nous nous battons pour notre pays.

Il n'y a pas de fatalité à la diminution de l'audience. Nous avons mené des études pour analyser les résultats des différentes émissions et mettre en place les actions correctives nécessaires pour combler cette déperdition d'audience. Il n'y a aucune gloire à constater que la totalité des langues développées à RFI faisaient moins d'audience que Monte-Carlo Doualiya en langue arabe dont l'audience est passée de 10 millions à 5 millions. Afin de faire face à la concurrence de nouveaux médias locaux dans sa zone de diffusion, il convient de développer notre langue mais aussi, afin de diffuser nos valeurs, les émissions en arabe et en langues véhiculaires, comme le swahili ou le haoussa, que développent nos concurrents en Afrique francophone.

À titre personnel, si j'ai accepté cette mission à la tête de l'audiovisuel extérieur de la France, c'est pour contribuer au développement du rayonnement de la France à l'étranger. Passant 80 % de mon temps à l'étranger, je m'étais en effet rendu compte que la présence médiatique de la France à l'étranger était de plus en plus faible. Le salaire qui m'est attribué me paraît correspondre à la charge de travail qui est la mienne, à la mission qui m'a été confiée et à laquelle je me consacre totalement. Je n'ai donc pas le sentiment de voler mon argent. Cette rémunération correspond d'ailleurs à ce qui est attribué dans l'audiovisuel public pour des fonctions équivalentes.

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