Mais ne vous inquiétez pas, M. Urvoas interviendra !
Pour redevenir sérieux, parce que nous sommes là au coeur d'une discussion importante, je pense que l'intervention de Delphine Batho, et l'amendement que nous défendons, vont tout à fait à l'encontre – et je le regrette – des propos que vient de tenir M. le ministre, qui veut faire semblant de ne pas entendre nos propositions.
Nous partons d'un constat : la police dite de proximité, qui avait été préfigurée et avait commencé à être mise en place en 2002, d'ailleurs sous forme expérimentale, a été ensuite, pour certaines raisons – politiques ou idéologiques, peu importe à ce stade le terme dont on les qualifie –, supprimée par Nicolas Sarkozy, à l'époque ministre de l'intérieur. Nous sommes d'ailleurs prêts, même si je ne sais pas si cela aurait beaucoup d'intérêt, à regarder de près les raisons pour lesquelles, à l'époque, s'était manifestée, y compris dans la hiérarchie policière, une opposition à cette police de proximité.
Or la police de quartier que Delphine Batho propose d'instaurer est différente. En termes de moyens, elle serait ciblée sur un certain nombre de quartiers et articulée avec une véritable stratégie territoriale, en lien évidemment avec les polices municipales. On lui donnerait des moyens judiciaires, ce qui n'était pas le cas – vous avez raison, monsieur Bénisti – de la police de proximité.
Vous le voyez, chacun évolue. Sortons donc des caricatures trop faciles et regardons de près ce qui marche et ce qui ne marche pas. Vous nous dites que la police de proximité, entre 2001 et 2002, n'a pas marché. Mais elle n'a pas été mise en place !