Toutefois, s'il est légitime de lutter contre l'insécurité routière et d'être sans pitié avec celles et ceux qui conduisent sous l'emprise de l'alcool ou des stupéfiants – tous les élus locaux vous diront que les accidents mortels sont dus, dans 90 % des cas, à l'alcool, à la drogue ou à des vitesses excessives –, je souhaite appeler votre attention sur la question des radars, qui sanctionnent les dépassements de limitation de vitesse de manière automatique. Il suffit de dépasser douze fois de quelques kilomètres une vitesse même modeste pour se voir retirer son permis de conduire. Cette automaticité n'est pas de bonne gouvernance, monsieur le ministre, et je dirai même qu'elle est idiote. J'avais déposé un amendement qui visait à apprécier le retrait du permis de conduire en fonction de la gravité des faits enregistrés de manière automatique. Mais, là encore, la commission des finances appliquant cet article scélérat qu'est l'article 40, ne me permet pas de défendre ici cet amendement qui, paraît-il, risquait de donner plus de travail aux préfets.
Il nous faut retrouver de l'intelligence dans la sanction, et l'automaticité doit cesser d'être la règle. Je compte donc sur votre sagacité et sur votre humanité pour reprendre ce chantier. Souvenez-vous de ce que disait Georges Pompidou à propos des règlements trop pointilleux : « Cessez d'emmerder les Français ! ».
En matière de radars et d'automaticité des sanctions, nous sommes allés beaucoup trop loin ; il nous faut revenir à une intelligence de bon aloi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)