Vous proposez aux gendarmes et aux policiers de faire la leçon à ces enfants, de leur expliquer que ce n'est pas bien de sortir la nuit, avant de les ramener chez leurs parents auxquels il sera conseillé de mieux les éduquer.
De mon point de vue, les policiers et les gendarmes n'ont pas à s'occuper des enfants mineurs de treize ans et moins ; leur rôle reste d'arrêter les vrais délinquants. Et votre rôle à vous, dans cette perspective, est de nous donner les moyens d'un accompagnement pédagogique en faveur de ces enfants à la dérive, souvent parce qu'on ne s'occupe pas correctement d'eux au-delà du temps scolaire. Il faut certes discuter avec les parents mais je ne crois pas que les policiers et les gendarmes – à moins qu'ils ne soient en sureffectifs et formés à cette fin – soient les mieux à même de discuter psychologie avec les parents.
En ce qui concerne la vidéosurveillance, je l'ai moi-même expérimentée dans ma commune et j'y suis plutôt favorable de façon certes mesurée, après vérification que l'endroit en question nécessite vraiment d'être surveillé. Cependant, je ne souhaite pas la généralisation de ce dispositif, laquelle vous servira de prétexte pour, à nouveau, comprimer les effectifs des gendarmes, lesquels resteront derrière leur écran et ne se trouveront plus sur le terrain pour créer du lien social.
En Moselle, une commune d'à peu près la même dimension que la mienne, a fait le choix d'une police municipale comptant une vingtaine de membres pourvus de véhicules « quatre-quatre ». Or on ne vit pas mieux dans cette ville que dans la mienne ou dans d'autres, administrées par des élus de gauche qui, comme moi, ont décidé que les acteurs de la prévention, ceux de la sécurité et les élus locaux devaient travailler ensemble et non pas les uns contre les autres.
Il ne faut pas laisser accroire que tous les enfants sont des délinquants potentiels alors que le fond du problème réside dans l'oisiveté d'adultes qui parfois relèvent plus de la psychiatrie que de la police.
Votre texte montre que vous vous trompez du tout au tout. Il vous faut vous agiter, faire croire que vous vous intéressez à une situation qui se dégrade mais qui se dégrade parce que vous n'appliquez pas les bonnes méthodes alors qu'il convient d'affecter des effectifs à la hauteur des nécessités. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SRC.)