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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 3 février 2010 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Nous avons les mêmes débats qu'en 1981 sur les radios locales. Il serait inacceptable qu'après avoir aidé les télévisions locales, elles disparaissent, sachant qu'il n'existe plus aujourd'hui que 8 ou 9 % de radios authentiquement locales.

Il faut d'abord s'interroger sur ce qu'est une télévision locale – je signale que j'ai remis un rapport sur le sujet. Une télévision locale doit-elle chercher à ressembler à TF1 ? Certes non, car c'est ainsi qu'est morte La Cinq, laquelle croyait devoir tout faire. Avec des budgets variant entre 1 et 4 millions d'euros, les télévisions locales ne doivent-elles pas proposer autre chose que ce que proposent les chaînes nationales ? Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi l'État aiderait des télévisions locales qui ne feraient que reproduire ce qui existe déjà à l'échelon national et qui souvent n'est pas très bon.

Ne pourrait-on pas inscrire dans le statut d'une télévision locale qu'elle doit consacrer au moins 50 % de son temps d'antenne à des programmes locaux ? N'est ce pas parfaitement normal ? Certains trouvent une telle obligation trop contraignante et voudraient introduire, à certaines heures, des programmes plus généralistes et plus commerciaux. Cela est peut-être souhaitable pour améliorer l'audience mais à la condition d'être négocié et contrôlé.

Une régie publicitaire commune est en effet indispensable : la PQR a la sienne. Pourquoi la même formule ne fonctionnerait-elle pas avec les télévisions locales ? Au reste, c'est préférable au recours à la régie d'une télévision nationale, surtout celle de France Télévisions, dont l'activité de régie de la télévision publique tend à diminuer. Ce serait le comble du ridicule.

Vous considérez que les collectivités locales et l'État doivent vous aider. Quand on examine la courbe de ce qui est donné aux radios associatives, on voit qu'elle fléchit. Il sera difficile de partager la même somme entre les radios associatives et les télévisions associatives.

Certains disent : « Sans le soutien des collectivités locales, point de salut ». N'oublions pas que celles-ci ont des moyens limités et qu'on court toujours, à terme, le risque de faire des « télévisions M. le maire ». Il faut toujours se méfier de tout ce qui peut nuire à l'indépendance éditoriale. De plus, avec la réforme des collectivités locales qui s'annonce et les pertes de compétences qui en découleront, on peut se demander quelles seront les marges de manoeuvre des collectivités.

Je suis d'accord sur un point : vous devez avoir un plus grand accès à la publicité, notamment aux offres promotionnelles des grandes surfaces. Pourquoi ne pas organiser des couplages ?

Les télévisions locales existent dans les autres pays. En France, elles doivent se développer aussi, et, pour cela, démontrer leur rentabilité, avec des budgets raisonnables et des ressources publicitaires dynamiques. En tout cas, elles doivent veiller à ne pas plonger dans le misérabilisme de la presse locale.

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