C'est vraiment le coeur du sujet. Le fait qu'Apple fixe le prix de la musique pour le monde entier est un constat d'échec pour les industries culturelles européennes. Il ne faut pas oublier non plus que l'industrie a parfois freiné l'innovation puisqu'elle a mis en faillite Napster, l'inventeur du file sharing.
La suite logique de notre rapport est la promotion du pluralisme des acteurs et l'émergence de plateformes françaises ou européennes innovantes. iTunes a aussi des défauts. Pour moi, c'est plus un hypermarché qu'un magasin spécialisé. Comme il multiplie les applications – il y en a trois nouvelles par semaine –, la part de la musique va tendre à décroître.
M. Roy, la diversification des acteurs profitera à la musique Métal. Nous ne l'avons pas convoquée à nos auditions mais j'ai des projets à son sujet. Nous avons reçu Mondomix et Qobuz, qui sont des plateformes spécialisées, la première dans les musiques du monde, la seconde dans la musique classique. Le directeur de Mondomix nous a dit que son site vendait plus d'exemplaires d'un même disque qu'iTunes. Cela montre bien qu'il y a une place pour de telles plateformes spécialisées.
Le problème est que leurs marges sont trop faibles et qu'elles sont actuellement en difficulté. Le Fonds stratégique d'investissement pourrait très bien les aider et contribuer ainsi à ce qu'iTunes cesse de représenter 75 % du marché. Notre rapport contient des propositions à ce sujet.
La faiblesse de ce dernier est qu'il ne donne pas tous les outils d'application. Il a besoin que des entrepreneurs se saisissent de la question, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent.