Dans le cadre de la plate-forme juridique de l'association, je gère différentes catégories de violences : les viols collectifs, les viols entre conjoints, les mariages forcés et les violences perpétuées sur des femmes qui se trouvent en situation irrégulière.
Ces dernières se heurtent à des difficultés pour porter plainte. Quand elles se rendent au commissariat, soit elles ne sont pas reçues, soit ce sont elles qu'on incrimine. Elles s'adressent alors à nous pour qu'on les accompagne, ce qui nous pose des problèmes d'organisation. Que faire pour que les commissariats prennent mieux en compte ces plaintes ?
Notre association a aussi les plus grandes difficultés à venir en aide aux femmes victimes de mariages forcés. À l'occasion de vacances passées dans les pays d'origine, elles sont mariées avec un homme choisi par leur famille. En cas de refus, s'exerce sur elles un chantage affectif et économique. Elles font l'objet de menaces de mort avec parfois passage à l'acte. Lorsqu'elles s'adressent à nous, notre problème est de savoir comment les protéger de leur famille.
Que faire aussi pour les femmes qui quittent leur mari parce que ceux-ci les menacent de violence ? J'ai ainsi accueilli une femme qui avait reçu onze coups de couteau. Quand elles téléphonent au 115 à Paris, elles sont renvoyées au service correspondant de la ville d'où elles viennent alors que, précisément, elles doivent , pour leur sécurité, absolument s'en éloigner. Des structures sont donc nécessaires pour ces femmes.