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Intervention de Jean-François Lamour

Réunion du 4 février 2010 à 15h00
Service civique — Article 4, amendement 76

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Lamour :

J'ai beau avoir proposé voici quelques années le projet de loi sur le volontariat associatif, je ne comprends pas tout. Vous nous dites que ce dispositif ne fonctionne pas, ou peu – environ 3200 volontaires, tous dispositifs confondus, à peine 2000 sur le véritable volontariat associatif. Dans ce cas, donnons du sens au service civique, en rassemblant toutes nos forces pour atteindre, très vite, 10 % d'une classe d'âge en volontariat, mais alors ne posons pas de nouvelles dérogations à un dispositif déjà dérogatoire sinon plus personne ne s'y retrouve et c'est un message troublé que l'on délivre à notre jeunesse et aux associations. Précisons bien que le service civique est le seul dispositif qui existe pour les tranches d'âge 16-18 et 18-25 ans, tout en permettant de refaire du volontariat associatif par la suite. Si l'on commence à mettre en place un système dérogatoire, quel message délivre-t-on à nos jeunes ? Monsieur Folliot, vous venez de dire qu'il fallait envoyer un message clair à nos jeunes, mais vous faites exactement le contraire, en ouvrant la possibilité de faire du service civique et en même temps du volontariat associatif. Je ne comprends plus, même si j'ai toujours soutenu le volontariat associatif. Je disais ce matin que c'est aujourd'hui la dernière chance à saisir pour le volontariat qui doit devenir extrêmement visible. Il prend aujourd'hui la forme d'un service civique entre 18 et 25 ans : donnons-lui cette chance. Si l'on commence à prévoir des systèmes dérogatoires, nous ne nous en sortirons pas.

Je comprends les contraintes. D'ailleurs, la position du CNAJEP a évolué puisque, s'il refusait au départ toute dilution du volontariat associatif au sein du service civique, il a fini par accepter de mélanger les deux. Surtout, si le monde associatif avait apprécié la formule du volontariat associatif, nous n'en serions pas restés à moins de 2000 volontaires. Nous en serions à dix, vingt, trente mille, comme nous l'espérions à l'époque. Nous avons végété à 2000 ou 3000 volontaires, ce qui est inacceptable pour un pays comme le nôtre. Monsieur le haut-commissaire, vous avez pris en main ce dispositif pour en faire un service civique. J'en prends acte et je vous soutiens, mais je vous en prie, ne commençons pas à détricoter ce qui a été tricoté avec passion et détermination depuis plus de dix ans, depuis la suspension du service national. Nous le savons, nous avons aujourd'hui besoin d'un moment de rencontre pour notre jeunesse qui prend la forme d'un service civique volontaire. Ne gâchons pas nos chances d'envoyer ce signe à notre jeunesse et ne gênons pas la montée en puissance du service civique.

Je le répète, le volontariat associatif peut continuer à se développer, mais en dehors de cette période, ce qui a du sens. Après 25 ans, on peut se tourner vers le volontariat associatif, tout le monde en sera satisfait. Surtout, ne gâchons pas cette chance.

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