Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ce premier projet de loi de finances rectificative pour 2010 est une manière particulière pour le Gouvernement de présenter ses voeux budgétaires, annonciatrice d'une année budgétaire productrice, au moins, de lois de finances rectificatives.
Sans vouloir me ranger nécessairement parmi les contempteurs de ce grand emprunt – car qui peut être opposé à des dépenses que l'on dit d'avenir ? –, permettez néanmoins au rapporteur spécial de notre commission des finances en charge des engagements financiers de l'État de vous dire que celui-ci est, à mes yeux, critiquable pour au moins trois raisons.
D'abord, quelles que soient les modalités qui l'habillent et la remarquable qualité d'illusion technique que lui confère le ministère des finances, il ne faut pas hésiter, madame la ministre, à appeler un chat un chat. Un emprunt, qu'il soit grand ou petit, est un emprunt, lequel n'est rien d'autre qu'une dette à rembourser.