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Intervention de Alain Rodet

Réunion du 2 février 2010 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2010 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Rodet :

Le groupe SRC s'associera à cette demande de renvoi en commission. Qu'il s'agisse de la question des bonus ou de celle du « grand emprunt modeste », pour reprendre l'expression de notre collègue de Courson, il est à notre avis nécessaire de revoir ce texte.

Sur les bonus, nous n'allons pas épiloguer. Mais il faudrait relier ce sujet avec celui du grand emprunt. Quand on sait qu'en 2008, trois millions d'épargnants français ont vu leur épargne fondre, à 75 %, dans des aventures que de grands réseaux leur ont conseillées, notamment avec l'affaire des prêts hypothécaires américains, on peut se demander si l'on ne rêve pas. Car cet argent qui est parti en fumée, qui s'est évaporé, qui appartenait à de petits ou moyens épargnants, aurait été fort utile pour relancer l'investissement à travers un emprunt différemment conçu.

Sur le prétendu « grand emprunt », que les choses soient claires : l'enveloppe est tout à fait insuffisante par rapport aux enjeux auxquels nous sommes confrontés. En outre, le dispositif mis en place est d'une extrême complexité. On parle beaucoup de millefeuille à propos des collectivités locales, mais si millefeuille il y a, c'est bien avec ce qui nous est proposé. Vous soulignez la nécessité d'un effort en direction de la recherche. Comment ne pas être d'accord ? Mais voyons comment les choses se présentent : on passe d'abord par l'Agence nationale de la recherche. Cette création du quinquennat précédent est un écran supplémentaire, une bureaucratie de la recherche. On aimerait au contraire entendre directement la voix du CNRS, de l'INRA ou de l'INSERM, sur de grands programmes.

S'agissant de la mise en oeuvre du grand emprunt, nous avons écouté le commissaire général à l'investissement, M. Ricol. Il nous a dit qu'il ne prendrait pas de rémunération. Soit. Mais il y a un commissaire général, un commissaire général adjoint, puis des chasseurs de tête qui vont procéder à un travail de détection pour proposer des collaborateurs. Et puis, il y aura des comités consultatifs. Et puis, il y a un comité de surveillance. Bref, tout cela sera d'une extrême complexité. Ce sera un millefeuille, en réalité, pour distribuer, ou plutôt pour saupoudrer, des crédits dans un grand nombre de secteurs.

Voilà pourquoi nous considérons que le renvoi en commission s'impose. Une fois de plus, le verbe n'est pas rare, mais le bras est court. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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