La question dont nous débattons ne passionne pas le pouvoir politique. Il n'est que de voir le nombre de nos collègues qui participent à cette réunion... Force est de constater que la francophonie est souvent considérée comme non-productive, voire inutile.
J'ai été assez déçu par la réponse de la représentante du ministère des affaires étrangères lors de la première table ronde. Je reconnais qu'il est inélégant de le dire maintenant qu'elle a quitté cette réunion, mais il n'y a pas eu de place pour le débat. Elle a eu le front d'affirmer qu'un nombre croissant de personnes apprend le français dans le monde, sans rapprocher ce nombre de celui de l'augmentation démographique. Or c'est la proportion qui compte.
Je reprendrai à mon compte la question de M. Féron : la francophonie est-elle aujourd'hui désirée par la France ? Quand on voyage, on se rend compte qu'il y a un désir de France, selon l'expression employée par Patrick Bloche dans un rapport il y a quelques années. Ce désir est-il partagé par le pouvoir politique, de droite comme de gauche ?
Monsieur Poivre d'Arvor, le développement de l'influence française et de la culture française, que je distingue de la culture francophone, passe-t-il, pour vous, par un message exprimé en français ou, comme un nombre croissant de personnes semble le penser, par une diffusion pouvant ne pas être en langue française ?
Sur les 1 000 Alliances françaises dans le monde, seules 400 environ sont aidées. Cela s'explique peut-être par le fait que toutes n'ont pas les mêmes volontés ni les mêmes possibilités de travailler sur le terrain. En dehors des quelque 400 qui font de l'enseignement, elles sont souvent des clubs de gastronomie ou des clubs tout court. Monsieur Jacq, l'Alliance française est-elle satisfaite du sort qui lui est réservé ou souhaiterait-elle davantage de moyens ? S'agit-il même finalement d'un simple problème de moyens ?