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Intervention de Bernard Faivre d'Arcier

Réunion du 20 janvier 2010 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Bernard Faivre d'Arcier, consultant culturel :

Ne représentant aucune administration, je répondrai en tant que professionnel de la culture. Différents réseaux nationaux ont été créés pour promouvoir et développer la langue. Les résultats sont inégaux, mais il semble que ce soient les Espagnols qui aient le mieux réussi dans ce domaine.

Le British Council, pour sa part, a considérablement élargi sa politique, ce qui a eu pour conséquence d'effrayer les artistes britanniques. Ses nouveaux axes d'action comprennent en effet, outre le dialogue interculturel et le soutien aux industries créatives, le changement climatique – préoccupation qui n'a que peu de rapport avec la création, et qui ne figure d'ailleurs pas parmi nos axes culturels.

Le système français, quant à lui, souffre de la dualité historique du réseau des centres culturels et des alliances françaises, ces dernières étant tournées vers la diffusion du français et l'apprentissage de la langue, sauf en Amérique latine, où elles jouent un rôle équivalent à celui des centres culturels.

C'est surtout avec l'Allemagne que nous avons développé une coopération. Un projet est envisagé à Moscou, et un établissement commun à nos deux pays fonctionne déjà à Ramallah. Le travail s'effectue en quatre langues : l'allemand, le français, l'arabe et l'anglais. Le ministère des affaires étrangères y a consacré des moyens importants, mais les difficultés de la comptabilité publique française se cumulent à celle que pose la hiérarchie allemande, et la constitution d'instituts culturels européens se heurte finalement à des rivalités nationales.

En fait, la coordination s'effectue de manière plus souple à travers les réseaux de professionnels. Ainsi, entre 2000 et 2006, le projet Theorem a permis de soutenir les générations émergentes de metteurs en scène et de chorégraphes des pays d'Europe centrale. Dans ce cadre, des intervenants allemands, belges, italiens, espagnols ou français – qui travaillaient en anglais – sont allés passer une semaine par mois en Bulgarie, en Pologne ou en Russie, afin de coproduire des spectacles qui ont tourné ensuite en Europe de l'Ouest. Dans ce cadre, les professionnels se sont entendus sans recourir à quelque tutelle que ce soit. De même, à travers le réseau EUNIC (Union européenne des instituts culturels), certains pays comme l'Allemagne se sont montrés très actifs pour monter au Brésil, en Chine ou en Inde, des projets commun au Goethe Institut, au British Council, à l'Institut Cervantès et à d'autres instituts, notamment français ou roumains.

Il est beaucoup plus difficile d'opérer un rapprochement fusionnel entre les institutions allemandes, anglaises et françaises. Mieux vaut donc laisser aux professionnels l'initiative d'une coopération qui pourra être plus souple.

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