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Intervention de Hervé Féron

Réunion du 20 janvier 2010 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Féron :

Je vous remercie, madame, messieurs, pour la qualité de vos interventions.

M. Faivre d'Arcier affirme qu'il est impossible de comparer deux réseaux culturels car leurs champs d'action et leurs missions ne sont pas les mêmes. N'aurait-il pas été préférable de s'interroger sur les champs d'action et les missions qui sont les nôtres avant de les comparer avec celles des autres, même si la comparaison est intéressante ? Quant à la nécessité de mettre en phase les personnels français et les réseaux, le problème n'est-il pas d'améliorer leur formation ?

Par ailleurs, la question de savoir quel est le réseau culturel le plus important n'est pas, à mon avis, celle qu'il faut se poser. Il conviendrait plutôt de s'interroger sur les enjeux, sur les objectifs et sur le sens que nous donnons à nos missions, donc sur les moyens que nous leur consacrons.

L'une des faiblesses de notre système tient à l'absence de projet global lisible et cohérent. Dire que la tournée de la Comédie française pendant la présidence française de l'Europe a été un moment fort revient à réduire nos ambitions et à souligner justement cette absence d'un projet global lisible et cohérent, à laquelle s'ajoutent la baisse des moyens et l'insuffisante formation des personnes. Nous aurions pu utiliser la démarche de la révision générale des politiques publiques (RGPP) pour repenser nos objectifs et le sens que nous souhaitons donner aux réseaux culturels français et, forts d'une nouvelle ambition, pour les redynamiser, leur redonner de la cohérence.

Je m'inquiète de la mainmise de la direction économique du Quai d'Orsay sur les directions générales en charge du réseau culturel et de la coopération. La nouvelle structure de pilotage, à la dénomination très parisienne – « Direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats (DGM) » –, existe au détriment d'entités dont l'appellation avait du sens. Vous en convenez, madame, mais tout cela n'est-il pas révélateur de l'absence pathétique de réflexion et de volonté ? Mais peut-être avons-nous pris un virage idéologique conduisant à considérer que la culture française dans le monde doit être au service de l'activité économique de nos entreprises… ce qui nous inquiète beaucoup.

La DGM aura-t-elle, depuis Paris, la souplesse et le potentiel nécessaires pour ne pas alourdir les budgets et pour mener à bien un projet dynamique avec le réseau culturel français à l'étranger, alors que certains budgets sont réduits de 50 %, voire supprimés ?

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