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Intervention de Delphine Borione

Réunion du 20 janvier 2010 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Delphine Borione, directrice de la politique culturelle et du français au ministère des Affaires étrangères et européennes :

Je suis très heureuse de pouvoir discuter avec vous d'un élément clé de notre action culturelle extérieure et de notre diplomatie, au moment où un projet de loi à l'ordre du jour du Parlement a pour objet de restructurer notre dispositif.

Le dispositif culturel français est fondé sur la diversité. La France dispose, répartis dans 160 pays, de services de coopération et d'action culturelle qui dépendent des ambassades : 135 centres et instituts – chiffre qui, du fait des nombreuses fusions et restructurations, ne cesse d'évoluer –, directement rattachés au ministère, auxquels s'ajoute le réseau des 1 000 Alliances françaises, dont 460 sont soutenues par le ministère des affaires étrangères et européennes, que ce soit par le biais de la mise à disposition d'un agent ou de moyens financiers.

Notre réseau culturel, qui s'appuie sur le réseau public et le réseau associatif, a conservé sa vocation d'universalité, comme le confirme le Livre blanc du ministère. Cette richesse est issue de notre histoire. Le réseau de l'Alliance française a été créé en 1883, les premiers instituts sont apparus au début du XXe siècle, et l'Association française pour l'action artistique (AFAA), devenue par la suite CulturesFrance après sa fusion avec l'Association pour la diffusion de la pensée française (ADPF), a été créée dans les années 1920.

Notre mission principale est de soutenir la diversité culturelle, élément fondamental de la diplomatie et des grands enjeux mondiaux, à travers deux actions plus spécifiques : d'une part, contribuer au rayonnement de la langue, de la culture française et fournir de LA documentation sur la France et l'Europe ; d'autre part, promouvoir des industries culturelles et des études en France.

Une autre de nos missions consiste à renforcer la solidarité et la coopération, dans une perspective de dialogue interculturel, grâce au multilinguisme et à la coopération internationale, en nous appuyant sur des programmes, tel celui de CulturesFrance « Afrique et Caraïbes ». Cette dernière association aide également les pays du Sud à se doter d'institutions propres à promouvoir leur propre culture.

Notre réseau ne cesse d'évoluer, en premier lieu au plan géographique. Nous recentrons notre priorité sur les pays émergents, qui sont des partenaires essentiels, ainsi que sur la zone francophone, qui attend beaucoup de nous. Notre réseau évolue également au plan des structures de financement. L'autofinancement, exigé par les contraintes budgétaires actuelles, concerne plus de 50 % des centres et instituts et 70 % des Alliances françaises. Il évolue enfin du fait du développement du numérique, qui nous oblige à adapter notre équipement et nos méthodes.

La réforme culturelle qui sera discutée prochainement au Sénat s'appuie sur quatre piliers : un ministère plus recentré sur ses missions de pilotage ; un réseau public plus unifié, grâce à la fusion entre nos centres culturels et les services d'action culturelle ; la transformation de l'association CulturesFrance en un établissement public à caractère industriel et commercial, dont les missions seront élargies à la culture, à la langue, aux idées et aux savoirs ; l'existence d'un lien beaucoup plus fort entre cette association et notre réseau, dont l'appellation commune permettra une meilleure visibilité.

L'un des axes majeurs de cette réforme est la formation. La formation initiale passe de quatre à quinze jours, et elle sera suivie de formations permanentes. C'est un aspect important pour tous les agents en poste, de l'ambassadeur aux personnes recrutées localement.

Le partenariat est un élément essentiel de notre action. Nous voulons le renforcer, avec les établissements publics culturels comme avec le ministère de la culture. Dans un certain nombre de pays, nous travaillons en étroite collaboration avec les institutions locales et les autres instituts afin de diffuser la politique européenne en matière culturelle.

Enfin, nous concevons notre action culturelle comme l'un des enjeux globaux auxquels nous devons répondre. La diffusion et la promotion de nos idées, du message de la France en matière de diversité culturelle, une mondialisation mieux maîtrisée : tous ces enjeux mobilisent l'ensemble de notre réseau culturel, dans le cadre d'une politique globale propre à préserver notre spécificité culturelle.

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