Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Bernard Bajolet

Réunion du 27 janvier 2010 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Bernard Bajolet, coordonnateur national du renseignement :

L'articulation entre le renseignement intérieur et le renseignement extérieur n'a pas toujours été facile au début, du fait de cultures différentes ou de rivalités. Mais les choses ont changé rapidement, en particulier sous l'impulsion du directeur général de la sécurité extérieure, Érard Corbin de Mangoux, et du directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, dont l'entente personnelle a joué un rôle important.

J'avais été frappé lors de ma prise de fonction de constater que ces deux grands services entretenaient parfois des relations bien meilleures avec certains de leurs homologues étrangers qu'entre eux-mêmes. L'une des premières décisions prises par ces deux services a été, à l'automne 2008, d'échanger des « officiers de liaison » chargés du contre-terrorisme. Ensuite, le dialogue a bien fonctionné et les « officiers de liaison » sont devenus des « conseillers ». J'ai veillé en particulier à ce que chacun d'entre eux, dans le service où il était affecté, ait accès à l'ensemble des informations disponibles. Je note avec satisfaction que cet esprit de coopération s'est diffusé aux échelons intermédiaires. De même, on n'observe plus de rivalités dans nos services à l'étranger. La DCRI compte huit équipes de liaison à l'étranger, qui semblent parfaitement coopérer avec leurs collègues de la DGSE. Je le répète, on ne nous pardonnerait pas un échec à déjouer un attentat du fait d'une mauvaise coordination.

Le même travail a été fait avec la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP), dont la zone de responsabilité est évidemment très sensible. Jusqu'à récemment, les relations de ce service avec la DCRI étaient réduites. Aujourd'hui, le directeur de la DRPP, René Bailly, est l'un des anciens adjoints de Bernard Squarcini à la DCRI. De plus, une équipe de liaison de la DCRI a été placée auprès de lui. Il n'y a plus de problème de ce côté-là.

De même, la nomination de Patrick Calvar, ancien responsable du renseignement intérieur, comme directeur du renseignement de la DGSE est particulièrement significative. Ces mobilités sont plus que symboliques. De fait, je constate une volonté réelle des services de travailler ensemble. L'enjeu est bien de mettre à profit les cultures de chaque service tout en préservant leur identité.

En ce qui concerne mon rôle d'aide à la décision, celui-ci est prévu par le décret du 24 décembre 2009. J'interviens surtout lorsqu'il y a besoin de donner des impulsions, mon rôle étant d'apporter de la valeur ajoutée et non d'essayer de refaire ce que les services ont déjà réalisé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion