Le Figaro a fait état d'une énième rencontre organisée place Beauvau pour rassembler des ministres et des parlementaires de l'UMP. Puisque vous avez dénoncé en séance publique les financements octroyés par certaines collectivités territoriales, vous avez sans doute veillé à ce que cette rencontre soit financée par l'UMP au titre du financement des campagnes électorales. Nous avons en effet appris que vous en aviez profité pour « mettre les pieds dans le plat et entrer en campagne » – je ne fais que citer Le Figaro. Je pensais d'ailleurs que vous étiez entré en campagne depuis longtemps.
Sur les moyens consacrés à la sécurité, à la vidéoprotection et à la sécurité des établissements scolaires par les régions qui sont gérées par des élus socialistes et par leurs partenaires, vous avez tenu des propos mensongers, en tout cas erronés. La région Île-de-France a consacré 84 millions d'euros au développement de la vidéosurveillance dans les transports depuis 1998, 34 millions à la vidéosurveillance et à la sécurisation des accès des lycées depuis 2004, et 70 millions à la construction de commissariats de police en cofinancement avec l'État – 6 millions, par exemple, pour celui de Clichy-sous-Bois.
J'espère que vous voudrez bien faire part de ces chiffres à vos collègues du Gouvernement, Mme Pécresse, tête de liste aux élections régionales en Île-de-France, et Mme Jouanno, tête de liste départementale à Paris, qui a eu la brillante idée de proposer l'automatisation de la ligne 14. Les fiches ne sont visiblement pas à jour à l'UMP !
Vous avez cité vos merveilleux résultats à la tête du ministère de l'intérieur, notamment la progression du taux d'élucidation, que vous considérez comme un excellent indicateur des progrès réalisés. Or, les policiers eux-mêmes se plaignent que l'on mesure leur travail et surtout le service rendu à nos concitoyens avec ce type d'indicateur.
Il faut cesser de tenir des discours pétris d'autosatisfaction qui ne correspondent en rien à ce que ressentent les Français au quotidien. Il ne faut pas non plus oublier les moyens humains : sans eux, les progrès scientifiques et technologiques ne sont rien.
Puisque vous avez évoqué la Corse, je vous demande instamment de veiller à ce que la lumière soit faite sur le meurtre de Robert Feliciaggi, élu de la République tué par balles, il y a quelques années, sur le parking d'un aéroport. Puisque vous tenez tant à l'élucidation des crimes et des délits, nous devons savoir la vérité sur sa mort, ne serait-ce que pour des raisons symboliques.
J'aimerais, enfin, savoir si vous serez présent ce soir dans l'hémicycle, monsieur le ministre, lorsque viendra en discussion, dans le cadre de la proposition de loi sur les bandes violentes, l'article relatif à la police d'agglomération issu du Sénat, et si vous répondrez à nos questions. Nous avons déposé des amendements tendant à élargir le périmètre d'intervention de la police d'agglomération au-delà de la petite Couronne, car il s'agit de mener une « guerre de mouvement », comme l'a indiqué le rapporteur. Pourquoi entraver les capacités d'action de la police d'agglomération par de telles contraintes géographiques ? Dans ma circonscription, je vois se multiplier les attaques à la voiture bélier contre les distributeurs automatiques de billets au plus grand péril des habitants, du personnel des agences bancaires et des passants. Les malfaiteurs s'enfuient en empruntant le périphérique et probablement l'autoroute A 4. Vous comprendrez donc mes interrogations sur le périmètre retenu.