La première difficulté consiste à étayer l'existence de violences psychologiques devant les tribunaux, les magistrats étant très exigeants sur les éléments de preuve. Aucun médecin ne signe de certificats mentionnant des violences psychologiques et il est difficile de réunir des témoignages, puisque cela se passe dans le huis clos familial – l'homme étant, généralement, bien considéré à l'extérieur. Seuls les textos et les messages vocaux, dont on dispose souvent en très grand nombre – parfois jusqu'à plusieurs dizaines par jour – peuvent prouver l'existence de violences psychologiques.
Il est vrai que les auteurs sont très habiles pour retourner la situation. Sans magistrats avisés – et il n'en existe pas dans tous les tribunaux – nous éprouverons de grandes difficultés. Pour autant, il est important de reconnaître ce type de violences. Parfois, dans les groupes de parole, les victimes disent qu'elles auraient préféré être battues. Les violences psychologiques touchent à l'image de soi, ce qui entraîne une destruction intérieure profonde. Les conséquences sont connues : addiction à la drogue et à l'alcool, dépression, suicide.