Ce film décrit admirablement l'articulation dramatique des différentes formes de violences, les violences physiques entraînant les violences psychologiques et réciproquement. Pilar prend la décision de partir lorsque ces violences coïncident et sont à leur summum. La tentative d'étranglement et son exposition nue sur le balcon sont aussi l'expression de l'interdiction qui lui est faite d'exister en dehors de son couple.
Cela laisse à penser qu'il faut des événements suffisamment graves pour que la victime choisisse de partir. Comment anticiper ? Comment faire en sorte que ces femmes prennent conscience le plus tôt possible des violences psychologiques qui leur sont infligées, avant que celles-ci n'entraînent des violences physiques à l'issue dramatique ? Nous voulons inscrire dans la loi une définition des violences psychologiques : cela aidera-t-il ces femmes à éviter l'irréparable ?