Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, je commencerai mon propos en citant La Fontaine : « La cigale ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. »
Avant l'été, il faisait bon. Nous étions en première lecture et M. Ciotti, après Christian Estrosi, chantait les louanges d'un texte qui allait résoudre tous les problèmes, sanctuariser nos établissements scolaires, mettre fin aux violences en bandes.
Or, il se trouve maintenant fort dépourvu, comme nous tous d'ailleurs, en cet hiver où la bise souffle et où les faits sont accablants – Delphine Batho les a rappelés. C'était vrai dès le 14 juillet, ce le fut encore le 31 décembre puis récemment avec la mort d'Hakim que Michel Herbillon vient d'évoquer.
Tout ce qui a été proclamé, une énième fois, sur les bancs de la majorité et par les membres du Gouvernement, ne sert à rien. Rien, dans le texte qui nous est présenté en deuxième lecture, même après avoir été considérablement corrigé par nos collègues sénateurs, n'est de nature à lutter réellement contre les violences commises en bandes ni à garantir la sécurité des élèves dans les établissements scolaires. Les sénateurs ont choisi d'anticiper le vote de la LOPPSI en introduisant dans le texte quelques-unes de ses dispositions, justifiant ainsi le travail et l'énergie que nous déployons à examiner des textes de pur affichage et de vraie désespérance.
Après le sarkozysme sensationnel, nous avons eu droit, hier, au sarkozysme compassionnel. C'est dans ce registre que l'ensemble des députés sont intervenus ce soir.
Mais la compassion ne suffit pas.