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Intervention de Jean-Marie Bockel

Réunion du 26 janvier 2010 à 21h45
Lutte contre les violences de groupes — Discussion en deuxième lecture d'une proposition de loi

Jean-Marie Bockel, secrétaire d'état à la justice :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, moderniser notre arsenal juridique pour faire face à une délinquance en constante évolution relève de notre responsabilité partagée. La proposition de loi soumise à votre examen vise à renforcer la lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes chargées d'une mission de service public. Le texte a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale – je m'en souviens, c'était l'un des premiers textes que nous avions suivis avec la garde des Sceaux – avant de passer au Sénat. Il a fait l'objet d'un nouvel examen approfondi par votre commission des lois ; j'en profite pour saluer le remarquable travail du rapporteur qui s'est beaucoup investi sur ce dossier afin de trouver un point d'équilibre.

Chacun peut le constater, les hommes et les femmes chargées de la protection des Français sont confrontés à une délinquance très violente à l'encontre des personnes et des biens, caractérisée par l'émergence de deux phénomènes, à commencer par le rôle des bandes dans la montée de la violence, y compris la violence dite non crapuleuse. En recherchant la confrontation violente avec les forces de l'ordre, ces bandes peuvent être à l'origine de véritables scènes de guérillas urbaines, laissant derrière elles des fonctionnaires blessés, parfois gravement, des commerces saccagés, des véhicules et du mobilier urbain incendiés, un voisinage traumatisé. Ces images ne relèvent pas du fantasme, mais d'une triste réalité que nous avons tous pu constater, déplorer. Les événements de la gare du Nord, de Gagny, de Poitiers, sont encore dans nos mémoires parce qu'ils sont les plus spectaculaires, mais nous avons tous été confrontés dans nos villes à ce type de situation – je pourrais moi-même en témoigner.

Par ailleurs, aucun territoire, aucune structure n'est plus épargnée par la violence qui s'étend aujourd'hui à des lieux longtemps préservés et essentiels à la cohésion sociale. Il en est ainsi de l'école qui n'est plus le sanctuaire qu'elle devrait pourtant être.

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