Tout le monde se réjouit de constater, monsieur le ministre, combien la France en général, et le Quai d'Orsay en particulier, est présente et active sur le terrain pour traduire concrètement notre solidarité à l'égard d'Haïti. Mais ce qui nous préoccupe désormais, c'est ce qui va se passer après.
Or la situation en Haïti est sans précédent, quand la situation de ce pays n'avait déjà pas d'équivalent. La communauté internationale parviendra-t-elle à tirer d'un mal un bien, c'est-à-dire à modifier durablement les conditions politiques, économiques et sociales dans ce pays ?
Cela entraîne une multitude de questions. Il faut un mandat pour atteindre un tel objectif : quel type de mandat ? Délivré par qui ? Il faut des relations privilégiées avec des pays partenaires : on s'est demandé si la France serait l'un d'eux, ou si les États-Unis avaient déjà leur propre projet. Il faut une organisation : de quel type ? La réunion d'une conférence des donateurs est devenue un exercice quelque peu convenu et finalement peu efficace. Il s'agit surtout de savoir quel type de mandat sera délivré par l'ONU, à quel pays et selon quelle organisation. De ce point de vue, la position de la diplomatie française est cruciale.