Je ne sais pas comment cela se passait il y a dix ans, monsieur le ministre, n'exerçant pas alors les responsabilités qui sont les miennes aujourd'hui : ce que je sais, c'est que le centre de crise du ministère des affaires étrangères est un dispositif efficace qui apporte des réponses satisfaisantes.
Je mettrai cependant un bémol. Premièrement, Haïti est un pays francophone – ce qu'on ne dit pas assez – voisin de la France, qui est présente dans les Antilles. Or c'est la Chine qui a été le premier pays à intervenir : j'aurais préféré que ce soit la France. Où sont les forces françaises, où sont les structures françaises, au moment où on voit les Américains se charger du maintien de l'ordre et de l'organisation de l'aide ?
Il me semble que notre soutien à Haïti peut encore être amélioré. La France s'est-elle mise à la disposition du président haïtien dès qu'elle a su qu'il était vivant ? A-t-elle mis des fonctionnaires à la disposition de l'État haïtien, ce que la communauté de langue lui permettrait, de manière à garantir le fonctionnement de cet État. Nous savons tous que ce pays ne souffre pas seulement d'une fragilité physique, mais surtout de la fragilité de sa démocratie et de son État : nous aurions beaucoup à faire dans ce domaine. Ne peut-on pas imaginer des « Juges sans frontières », des « Fonctionnaires sans frontières » qui seraient susceptibles d'intervenir sur le terrain, sur le modèle des « Médecins sans frontières » ?