L'inceste ébranle les fondements mêmes de la famille, et par conséquent ceux de notre société. C'est la transgression d'une loi absolue, universelle, d'une règle intangible qui est au fondement de toute civilisation. L'interdit de l'inceste a vocation à inscrire tout sujet dans l'ordre de la succession des générations.
Outre l'atteinte sociale qu'il constitue, l'inceste est un véritable meurtre psychologique, comme l'ont confié de nombreuses victimes. C'est pourquoi, sur un tel sujet, je suis certain que la représentation nationale peut, au-delà des clivages politiques, se retrouver de façon consensuelle pour répondre à la demande légitime des victimes, qui attendent de leurs élus des actes forts.
En avril dernier, le groupe SRC avait reproché au Gouvernement l'instauration d'une « procédure précipitée ». Il me semble qu'après neuf mois de travail supplémentaires, au Sénat puis, dans notre assemblée, en commission et désormais en deuxième lecture, l'argument de la précipitation ne tient plus. Ces neuf mois ont permis d'élaborer un texte équilibré, que nos collègues sénateurs ont amendé sans en modifier la portée.
Comme le disait si justement le philosophe Sénèque : « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que les choses sont difficiles. »