Chacun connaît l'importance des revues scientifiques dans les classements internationaux des travaux de recherche en matière de légitimation des laboratoires et des chercheurs. Alors que les revues les plus importantes sont aujourd'hui presque toutes américaines, ne serait-il pas important de développer des revues européennes permettant aux chercheurs européens d'avoir accès à ces modes de légitimation ? Quelle politique mènerez-vous pour faciliter l'émergence de telles revues ?
Comme M. Olivier Jardé, je tiens à revenir sur l'attrait des carrières scientifiques aux yeux des jeunes, notamment des femmes. Plusieurs opérations ont été conduites, dans le cadre de politiques volontaristes, visant à inciter les filles à s'orienter vers des carrières scientifiques. Quel rôle le CNRS pourrait-il jouer en la matière, notamment pour éviter la captation des cerveaux par les filières financières ? Thomas Philippon a montré à quel point aujourd'hui les écoles d'ingénieurs en France, en Europe et même aux États-Unis voient les élèves qu'ils forment partir vers la banque et le trading. C'est ainsi que moins de 10 % des élèves de nos grandes écoles d'ingénieurs s'orientent vers des thèses et la recherche. Le CNRS a sans doute un rôle exemplaire à jouer en ce domaine.