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Intervention de Daniel Garrigue

Réunion du 21 janvier 2010 à 15h00
Protection des missions d'intérêt général imparties aux services sociaux — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Garrigue :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, cette proposition de loi ouvre un débat essentiel parce que, sur la question des services sociaux d'intérêt général, nous sommes dans une très grande incertitude.

Incertitude, tout d'abord, à cause de l'attitude de la Commission, qui a longtemps été hésitante et a même opéré plusieurs revirements.

Incertitude aussi parce que la latitude nouvelle que nous offrent le traité de Lisbonne et le protocole qui lui est annexé ne peut manquer de nous interroger.

Incertitude, enfin, parce que nous sommes face à des enjeux particulièrement importants. L'une des grandes questions posées porte sur le champ que doivent couvrir ces services sociaux d'intérêt général. Je vous ai entendue dire, madame la secrétaire d'État, que ce champ couvrait la petite enfance et le secteur médico-social, mais il s'agit d'un domaine beaucoup plus vaste, qui peut aussi comprendre l'éducation populaire, les centres sociaux, les centres de loisirs, les centres de vacances, les maisons des jeunes et de la culture. Nous avons donc vraiment besoin d'y voir clair.

Par ailleurs, c'est un enjeu européen essentiel. On parle souvent du déficit d'intérêt pour les enjeux européens dans notre pays. Eh bien, ce dossier concerne l'ensemble de nos concitoyens.

Dans ces conditions, nous avons beaucoup de mal à comprendre pourquoi le Gouvernement n'accepte pas de légiférer, pour délimiter les secteurs, définir l'exclusion concernant les services sociaux d'intérêt général et préciser la notion de mandatement qui doit garantir cette exclusion. C'est d'autant moins compréhensible que la date limite pour la transposition de la directive services est dépassée depuis le 31 décembre 2009.

Il me semble que trois raisons devraient au contraire nous conduire à légiférer.

La première, c'est le respect des prérogatives du Parlement. Le dossier de la directive services est l'un de ceux sur lesquels le Parlement français s'est le plus mobilisé. Lors de l'élaboration de la directive, nous avons examiné plusieurs rapports de ce qui s'appelait alors la délégation aux affaires européennes, et qui est aujourd'hui une commission. La rapporteure en était Mme Anne-Marie Comparini. Nous avons eu un débat en séance publique, et des échanges continus ont été conduits avec le Parlement européen, en particulier par l'intermédiaire de Jacques Toubon, qui a particulièrement suivi ce dossier.

Par ailleurs, le Gouvernement saupoudre les mesures dans différents instruments juridiques, arguant du fait que certaines dispositions relèvent du domaine législatif et d'autres du domaine réglementaire. Or, sur un dossier qui constitue un bloc et où il se trouve des dispositions de caractère à la fois législatif et réglementaire, la tradition donne priorité à la voie législative, parce que c'est la plus lisible et que c'est elle qui assure une cohérence d'ensemble.

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