Madame, j'ai moi-même eu le grand honneur d'être secrétaire d'État. Je puis donc vous dire que nul, ici, ne met en doute votre compétence, mais un secrétaire d'État ne peut pas engager le Gouvernement quand il est au banc des ministres sans l'accord de son ministre de tutelle et du ministre du budget. Or, personne ne vous en veut de n'être ni ministre du budget ni ministre des affaires sociales ! (Sourires.)
Je me souviens de certaines phrases – je regrette de ne pas avoir eu le temps de les retrouver – qui m'avaient été adressées lors de réunions de commission. Il s'agissait alors des commerçants et des artisans, et l'opposition d'alors m'avait dit que, si j'étais seule au banc des ministres lors de la discussion, ils refuseraient de siéger. Vous voyez que les choses se sont un peu améliorées ! (Sourires.) Bref, il n'y a vraiment pas là matière à procès.
Pour en revenir au sujet d'aujourd'hui, il n'est pas possible, on n'a pas le droit de dire que les 130 millions d'euros en question mettront la France à genoux. Tout à l'heure, M. Méhaignerie essayait même d'enfoncer un coin, entre les agriculteurs et les fonctionnaires, en disant que, au fond, il fallait commencer par revoir le fonctionnement du régime public et du régime privé.
Eh bien, je vais vous la donner, la solution : les quelque milliers de postes de fonctionnaires qui ont été supprimés permettent à eux seuls de dégager la capacité financière suffisante au niveau du ministère du budget ! Bref, s'il faut vraiment trouver ces 130 millions, nous pouvons vous y aider.
Mais, tout de même, 130 millions, pour des gens qui ont garanti l'indépendance alimentaire de la France, et alors que l'on va demander aux générations suivantes de continuer à le faire, puisque, dès 2050, chacun devra avoir ce problème à l'esprit, ce n'est rien ! Ces 130 millions, il est possible de les trouver, même quand on est seul au banc des ministres, même en dehors de la loi de finances car il suffirait de faire un transfert de ligne de crédits,…