Ce débat serait mal venu, nous dit-on. Ce n'est d'ailleurs pas une nouveauté : à chaque fois que la gauche introduit un débat dans cet hémicycle, ce n'est jamais ni l'heure, ni le temps, ni le moment. Madame la secrétaire d'État, vous êtes encore nouvelle, aussi voulais-je vous rappeler que nous qui le sommes un peu moins, nous avons l'habitude d'entendre toujours ces mêmes arguments et qu'ils ne changent pas grand-chose à ce que nous pensons. Non seulement ce débat serait malvenu mais, d'après ce que vous nous avez dit, on devrait même se contenter de ce qui existe déjà au motif que la solidarité soutient déjà beaucoup le régime agricole. Certes, ce dernier point est vrai, mais pourquoi le soutient-elle ?
Jean Mallot vient d'évoquer le programme du Conseil national de la résistance : le système de retraite est fondé sur le financement des retraites par les cotisations des actifs. Je reconnais avec vous que les choses ont beaucoup changé. Mais il reste que les enfants des retraités de l'agriculture cotisent aujourd'hui dans d'autres régimes que celui de leurs parents, ce qui rend nécessaire et normale la mise en place d'une compensation. À quel niveau ? Cela mérite d'être précisé pour chacun, mais, en tout cas, cette compensation est légitime. Vous viendrait-il à l'idée de reprocher aux anciens mineurs de percevoir une retraite qui n'est plus assise sur les cotisations de mineurs en activité ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Madame la secrétaire d'État, ce chapitre est clos : vous pourrez demander à vos services de ne plus vous suggérer de défendre à la tribune ce genre d'arguments ; ils sont à la fois malvenus et inopérants.
Voter ce texte serait coûteux nous dites-vous aussi. Certes, mais que représentent les quelque 500 millions d'euros que vous évoquez par rapport aux 2,5 milliards distribués avec la suppression de la TVA sur la restauration,…