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Intervention de Georges Colombier

Réunion du 21 janvier 2010 à 9h30
Nomination d'un député en mission temporaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeorges Colombier :

Madame la présidente, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous nous retrouvons aujourd'hui pour aborder la proposition de loi, déposée par notre collègue Germinal Peiro, visant à étendre le régime de la retraite complémentaire obligatoire aux autres non-salariés agricoles que sont les conjoints et les aides familiaux.

Tout d'abord, je tiens à saluer la qualité du travail accompli par le rapporteur, même si je note que cette proposition de loi a été déposée il y a deux ans – ce qui relativise un peu les choses.

Nous sommes tous très attachés à notre agriculture française et à celles et à ceux qui la font vivre au quotidien, souvent dans des conditions difficiles. Le travail est ingrat, s'effectue dans des conditions souvent pénibles ; il ne faut compter ni sa peine, ni ses heures, ni ses efforts ; il faut aussi composer avec une nature capricieuse qui, en quelques minutes, peut ruiner plusieurs mois d'un dur labeur. Être agriculteur, à coup sûr, n'est pas un métier comme les autres. C'est un engagement total, beaucoup de sacrifices et parfois même un véritable sacerdoce. C'est un métier où les remises en question sont permanentes et les incertitudes une partie intégrante, malheureusement, du quotidien. De plus, un agriculteur est aujourd'hui un vrai chef d'entreprise qui doit sans cesse s'adapter aux aléas climatiques, aux variations des marchés, aux progrès technologiques, à la rigueur des réglementations, aux exigences des consommateurs.

C'est pourquoi je me bats depuis toujours pour qu'une attention tout à fait spécifique soit portée aux agriculteurs par les pouvoirs publics. Qu'après toute une vie de travail, les agriculteurs puissent bénéficier d'une retraite décente me semble une évidence et un objectif à atteindre très rapidement. En effet, notre agriculture est au coeur de tous les enjeux : ceux de la souveraineté alimentaire des peuples, de la préservation des ressources naturelles de notre planète, des équilibres économiques de nos territoires, de notre modèle de croissance pour demain.

Pour être constamment à l'écoute et aux côtés des agriculteurs, je mesure leurs attentes. Dans le contexte sans précédent de crise que nous connaissons, ces attentes sont exacerbées.

En effet, les agriculteurs français, nous le savons tous, subissent la crise la plus grave que le secteur agricole, toutes productions confondues, ait connue ces trente dernières années. Leur désespoir est réel. Aujourd'hui, beaucoup ne peuvent plus vivre dignement de leur métier en raison d'une baisse de leur revenu. Après avoir baissé de 20 % en 2008, leur revenu net a encore chuté de 32 % en 2009, retombant au niveau d'il y a vingt ans. C'est inacceptable ! Celles et ceux qui exercent ce beau et dur métier méritent toute notre attention, notre mobilisation et notre plus grand respect.

Notre majorité n'est pas restée immobile : elle s'est toujours mobilisée pour répondre aux attentes bien légitimes des agriculteurs – Antoine Herth et Yves Censi l'ont rappelé. Je salue le travail très important qu'accomplit depuis des semaines le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, pour convaincre nos collègues européens de la nécessité de parvenir à des prix plus stables et plus rémunérateurs. Chaque agriculteur doit pouvoir vivre du prix de son travail et de sa production ! Je sais, madame la secrétaire d'État, que ce dossier des retraites est pour vous une priorité et je vous remercie de faire en sorte que, le moment venu, satisfaction soit donnée aux conjoints et aides familiaux de l'agriculture.

Dans ce contexte, plus que jamais, il est de notre devoir d'être aux côtés de nos agriculteurs et de les accompagner. Tel est l'objectif de la proposition de loi de Germinal Peiro qui nous est soumise aujourd'hui. Nous sommes tous ici présents convaincus du bien-fondé de ce texte.

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