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Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 21 janvier 2010 à 9h30
Nomination d'un député en mission temporaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Je crois effectivement le sujet particulièrement important, essentiel même.

Me reviennent à l'esprit quelques échanges que j'ai pu avoir ces dernières semaines sur les foires et marchés de nombreuses communes de ma circonscription, par exemple les marchés d'Alban, de Réalmont, de Montredon-Labessonnié et, samedi dernier, de Lacaune. Ces questions sont abordées avec une certaine pudeur.

Dans nos campagnes, dans le secteur agricole, on ne s'ouvre pas facilement à autrui des difficultés que l'on rencontre chaque mois pour joindre les deux bouts. Cette situation difficile, cette précarité réelle, vécues en milieu rural, ne s'affichent pas. Les personnes concernées ne sauraient en tout cas se satisfaire de scènes du type de celles auxquelles nous venons d'assister, qui font se succéder invectives, provocations et contre-provocations. J'ai l'intime conviction que ce débat est suffisamment important pour qu'un certain calme, une certaine sérénité et, en tout cas, une écoute et une compréhension mutuelles s'imposent. C'est à ces conditions que nous pourrons progresser sur cet important dossier.

C'est finalement à une situation de grande injustice que nous devons essayer de répondre.

À ce stade de notre discussion, j'aurai une pensée pour mon père, qui a longtemps été aide familial. Dans les années cinquante, lors de ce que l'on appelait les migrations rurales, il a quitté l'Ouest de la France, plus précisément le département de la Mayenne, pour le Tarn, où il est ensuite devenu ouvrier agricole, avant de travailler pour une coopérative agricole et de finir sa vie professionnelle comme inséminateur artificiel. Un vécu familial me paraît apporter une sensibilité particulière à un tel débat, portant sur des questions essentielles.

Je veux également souligner l'intérêt spécifique d'une telle proposition de loi, qui présente le mérite de s'efforcer de résoudre le problème qu'elle pose. La situation des retraités agricoles, aides familiaux et conjointes d'exploitants est effectivement particulièrement préoccupante dans notre pays.

Tout au long de leur vie, ces personnes ont consacré leur temps et leur énergie à un travail souvent rude et mal reconnu, se levant chaque matin, quel que soit la météo du jour, pour la traite. Ainsi ne sont-elles pas reconnues – avec tout ce que la reconnaissance emporte – comme elles le mériteraient, une fois arrivés leurs vieux jours. Dès lors, la perspective de, peut-être, devenir dépendant ou de devoir aller en maison de retraite n'est pas sans les inquiéter. Vu la modestie de leurs pensions, les plus basses de notre pays, d'un montant mensuel d'environ 500 euros, comment pourront-ils payer ?

Il est donc de notre devoir de prendre les mesures et de trouver les moyens financiers de nature à réduire les poches de pauvreté dans lesquelles se trouvent les conjoints et aides familiaux de l'agriculture.

Le groupe Nouveau Centre et apparentés considère que, à la suite des différentes revalorisations et à la création, au mois de février 2002, du régime complémentaire obligatoire pour les non-salariés agricoles, cette proposition de loi permettra une nouvelle avancée importante. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

Je me permets de vous rappeler que, lors des explications de vote en première lecture à l'Assemblée nationale, le 11 décembre 2001, l'approbation unanime de ce texte, tous groupes confondus, s'est accompagnée de nombreuses réserves concernant l'exclusion des conjoints et des aides familiaux.

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