Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la rapporteure, mes chers collègues, j'ai eu l'honneur d'être le rapporteur de la loi du 31 janvier 2007 tendant à promouvoir l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.
Ce texte constituait une nouvelle avancée, une prolongation de la loi du 6 juin 2000 qui avait fixé un objectif ambitieux de représentation politique des femmes, relayant ainsi un large débat qui a traversé notre pays. C'est, en effet, en appliquant d'abord à nous-mêmes ce que nous souhaitons pour notre pays que nous parviendrons à faire avancer les choses.
Certes, les lois que nous avons adoptées en 2000 et en 2007 n'ont pas encore résolu tous les problèmes du passé. Toutes les mentalités n'ont pas évolué. Il est cependant avéré que nous progressons, au point qu'il est aujourd'hui impensable que nous revenions sur cette avancée majeure. Il est de notre devoir d'étendre désormais cette philosophie au monde des entreprises, à la tête desquelles les femmes, nous le savons tous, ne trouvent que difficilement leur place.
Le monde des entreprises n'est pas plus tendre que celui de la politique. Il n'est pas épargné par les idées arrêtées et reçues sur la place que tiendrait la femme dans notre société.
On y relaye l'image d'une femme sérieuse dans ses études, dévouée dans son travail, mais qui donne sa préférence à la vie de famille ; l'idée y est répandue que cette logique est propre à la femme en tant que telle et que nous ne saurions la remettre en cause sans risquer de pénaliser notre société tout entière. Ces opinions sont malheureusement répandues dans de larges franges de notre société.
Si nous les jugeons contraires à nos principes, rétrogrades et pénalisantes pour notre pays, nous avons le devoir d'agir, comme cette assemblée l'a déjà fait en 2000 et en 2007.
Que propose ce texte ? Il fixe un objectif et un échéancier. S'il est adopté – ce dont je ne doute pas –, dans cinq ans, les conseils d'administration des entreprises cotées, notamment, seront composés à parité de femmes et d'hommes. Aujourd'hui, seuls 10 % des administrateurs sont des femmes. Nous devons donc consentir encore d'importants efforts afin d'atteindre la parité dans ce domaine.
Je tiens à rendre hommage au travail de Mme Marie-Jo Zimmermann, qui démontre dans son rapport la nécessité pour les pouvoirs publics d'intervenir. Il est en effet indispensable d'évoluer vers une plus juste représentation des femmes à la tête des entreprises.
Imposer une représentation équitable de la population féminine de notre pays n'est pas un non-sens. Nombre de femmes disposent de compétences supérieures, non exploitées en raison des obstacles qui freinent leur évolution. Si nous nous en donnons les moyens, nous verrons, avec le temps, émerger une authentique et nombreuse élite féminine dans les entreprises. Ces femmes conceptualiseront une nouvelle approche de leur travail.