Je trouve dommageable qu'en période de reprise du marché mondial, la France, où l'expertise est la plus solide, et qui, avec le développement du nucléaire, a conduit depuis des années une politique de diversification énergétique très forte, se trouve en situation de faiblesse. Le risque est grand que nos concurrents, et tout particulièrement les Américains, développent de nouveau leur propre expertise et nous dament le pion sur certains marchés.
La cacophonie qui s'exprime dans la presse – notamment à propos d'Areva, ou de restructurations difficiles à comprendre – n'est pas non plus favorable à l'image de la filière nucléaire française ; c'est tout à fait dommageable en termes d'opportunités de développement économique.
Enfin, l'investissement en compétences commerciales n'a-t-il pas été préféré à l'investissement en compétences techniques ? Les filières de formation au génie nucléaire sont de moins en moins nombreuses. A Grenoble, les deux filières de génie atomique et génie nucléaire ont été supprimées. Nous tentons de les faire revivre par l'intermédiaire de l'Institut national polytechnique. Cette stratégie ne serait-elle pas à l'origine de nos difficultés ?