J'ai le plaisir de vous accueillir dans cette nouvelle salle dédiée aux auditions publiques de l'OPECST.
Ayant reçu une lettre de M. le député Jean-Pierre Brard attirant mon attention sur l'annonce de difficultés à passer cet hiver en matière de production d'électricité, j'ai proposé à mes collègues une audition afin que les principaux protagonistes répondent aux questions que se posent aujourd'hui la presse et tous les Français, en particulier sur l'éventualité d'une grande panne cet hiver.
Je rappelle que, produite au printemps dernier par Christian Bataille et moi-même, l'étude évaluant la stratégie nationale de recherche dans le domaine de l'énergie – sur lequel l'Office a beaucoup travaillé depuis les années 1990 – préconise, entre autres, de trouver des systèmes pour le stockage d'énergie, des atolls en mer ou près des côtes, de manière à pouvoir « turbiner » en cas de besoin, qui plus est sans émission de gaz à effet de serre.
Dans le cadre de son analyse sur le passage à l'hiver, Réseau de transport d'électricité – RTE – a signalé, à la fin du mois d'octobre, que la disponibilité prévisionnelle du parc de production français jusqu'en janvier 2010 serait en très net retrait par rapport à la saison dernière. Pour des températures restant proches des normales saisonnières, le besoin d'importation s'élèverait à 4 000 MW. En cas de vague de froid intense et durable, le niveau d'importation pourrait atteindre la limite technique acceptable par les réseaux français, soit 9 000 MW, rendant nécessaires des actions de sauvegarde : baisses de tension ou délestages.
Notre audition est d'autant plus d'actualité que l'hiver se fait déjà sentir depuis plusieurs jours. Nous avons souhaité vous réunir pour faire un point précis sur cette situation, en identifier les causes et mettre au jour les solutions possibles. Nous cherchons à faire la lumière et la transparence : dites-nous tout ce que vous savez.
Monsieur Dominique Maillard, vous êtes le gestionnaire du réseau. Où en est la situation à ce jour : nous orientons-nous vers le cas le plus grave, ou bien le réchauffement climatique, dont il est tant question ces derniers jours à Copenhague, va-t-il nous sauver du black-out ?