Le groupe Nouveau Centre est convaincu que l'approche du Grenelle, et notamment sa dimension participative, est la bonne, et que c'est cette approche qui nous permettra de faire changer les mentalités – à condition, d'une part, d'en passer par une véritable légitimation démocratique du Grenelle au Parlement : ce sont les deux lois Grenelle ; à condition, d'autre part, que le Grenelle soit mis en oeuvre sous le contrôle d'une expertise scientifique : cela reste à mettre en place.
Le Grenelle indique donc, pour nous, la bonne direction. Ce n'est pas en rajoutant des contraintes que nous accélérerons le mouvement.
Au-delà de la méthode, le Grenelle a déjà fixé des objectifs et donné des outils pour aller dans la direction que vous souhaitez. Mais il le fait en gardant les yeux ouverts sur certaines transitions difficiles, que vous préférez ne pas regarder en face.
Quand vous voulez forcer l'équipement de toutes les voitures d'un système stop and start, vous refusez de voir la difficulté que représenterait un basculement de l'ensemble du parc automobile ! Le Grenelle prend en compte l'existence d'autres solutions, que nous estimons efficaces, et permettra finalement plus d'avancées.
Au lieu d'interdire purement et simplement la construction de toute nouvelle autoroute – et je reconnais qu'il y a débat sur ce point – nous pensons qu'il faut examiner un par un certains projets déjà lancés avant de déclarer la clôture de tous les projets autoroutiers, sur l'ensemble du territoire.
En toutes choses – cela ne vous étonnera pas – nous, centristes, croyons qu'il faut de la mesure. L'oublier pourrait avoir des conséquences négatives sur la croissance et l'emploi, et on ne peut négliger ce point en ces temps de crise, alors que les chiffres du Grenelle montrent une dynamique de plus de 500 000 emplois créés.
Vous le voyez : si vos objectifs sont louables et si nous les partageons, nous sommes critiques sur le chemin choisi.
Un dernier mot sur la taxe carbone : nous, centristes, en souhaitons comme vous la mise en place dès que possible. Nous reconnaissons qu'il y a eu beaucoup d'hésitations, beaucoup de tergiversations, et qu'il est temps d'agir. Cela dit, nous sommes là encore conscients des difficultés que pose son élaboration : il faut les regarder en face. Nous pensons que, là aussi, une conférence de consensus est la bonne solution.
Si nous partageons donc les objectifs de cette proposition de loi, nous comptons davantage sur le Grenelle pour les atteindre. Nous ne voterons donc pas cette proposition, malgré son côté très sympathique.