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Intervention de Jacques Barrot

Réunion du 16 décembre 2009 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Jacques Barrot :

La question de la protection consulaire a été posée à l'occasion de l'attentat de Mumbai (ex Bombay). Les ressortissants de pays membres de l'Union qui n'avaient pas de consulat en Inde se sont retrouvés pratiquement sans protection consulaire et n'ont pas été évacués avec les autres. Nous nous sommes rendus compte que la protection apportée par l'Europe était insuffisante.

L'idée est celle d'un consulat pivot. Les présidences semestrielles du Conseil des ministres de l'Union ayant été conservées, l'État qui exerce cette présidence sera chargé d'assurer la protection de tous les ressortissants de l'Union, quels que soient les États membres auxquels ils appartiennent, qu'ils aient ou non un consulat dans le pays concerné. L'important – sans oublier le côté symbolique de la mesure – est que, partout dans le monde, un ressortissant de l'Union puisse se prévaloir de son appartenance européenne pour avoir une protection consulaire.

Un renforcement de FRONTEX est indispensable en Grèce, mais les îles grecques sont si proches de la côte turque qu'on n'arrivera jamais à empêcher les passages. Il faut nouer un partenariat avec la Turquie. Au cours de mon voyage à Ankara, il y a trois semaines, j'ai obtenu quelques avancées.

Premièrement, la Turquie est d'accord pour signer un accord de réadmission, par lequel des irréguliers qui seront partis des côtes turques pourront être renvoyés en Turquie. Ce pays limite cependant cet accord aux ressortissants des pays avec lesquels nous avons un accord de réadmission, comme par exemple le Pakistan.

Deuxièmement, la Turquie va accepter de mettre en oeuvre une politique d'asile et d'ouvrir quelques bureaux à cet effet, ce qui permettra à la police turque de traquer les passeurs. Actuellement un demandeur d'asile en Turquie n'a pas d'autre choix que de partir à la recherche d'un passeur qu'il paiera grassement pour aller en Grèce, où d'ailleurs il ne trouvera pas asile. J'ai été obligé de mettre la Grèce en situation d'infraction car il n'existe aucune instruction sérieuse des demandes d'asile dans ce pays. Même si celui-ci a des excuses du fait qu'il est submergé par l'arrivée d'immigrants, je ne peux pas accepter que les demandeurs d'asile soient reçus n'importe comment à Athènes.

Il est illusoire de croire pouvoir rendre les frontières totalement étanches. Nous ne parviendrons à lutter contre les migrations massives que par des partenariats intelligemment organisés avec les pays de transit comme la Turquie.

Je devais me rendre en Libye la semaine dernière, mais ce déplacement n'a pu se faire. Le problème libyen est beaucoup plus grave car ce pays a installé des camps de détention inacceptables à tous égards. Un accord libyo-italien a été passé qui est, à mon avis, très contestable. Il reviendra, à un moment donné, à l'Union européenne de mettre au clair cette politique.

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