Monsieur le député Richard Mallié, la position du Président de la République, du Premier ministre et du Gouvernement, de l'ensemble de la majorité, est claire : nous ne sommes pas favorables à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et NC.)
Puisque vous me posez cette question, vous me permettrez d'apporter trois précisions essentielles sur le sujet.
Tout d'abord, cette position n'est en rien tournée contre la Turquie, pays ami et allié avec lequel nous voulons entretenir des relations stratégiques et commerciales aussi étroites que possible. C'est le sens de ce qu'a proposé le Président de la République à l'ensemble de nos partenaires européens : un partenariat privilégié entre l'Union européenne et la Turquie.
Ensuite, les négociations entre l'Union européenne et la Turquie se poursuivent, certes, mais dans un cadre différent, qui a été fixé par le Président de la République et qui consiste à travailler à un rapprochement des normes, des valeurs et du niveau de développement économique entre la Turquie et l'Union européenne, de façon que ce partenariat privilégié soit favorable pour l'Union comme pour la Turquie.
Enfin, cette position n'est pas de circonstance. Elle est guidée par une certaine vision de la construction de l'Union européenne. Si nous voulons une Europe politique forte, un continent européen qui existe entre les États-Unis et la Chine au sortir de la crise, une politique industrielle européenne, la défense des intérêts économiques européens, des emplois européens, nous avons besoin de dire quelles sont les frontières de l'Union européenne. Nous avons besoin de dire où et quand s'arrêtera l'élargissement de l'Union européenne.
Dans la majorité, notre position est claire. Je souhaiterais que, sur l'ensemble des bancs de cette assemblée, les positions soient aussi claires et tranchées. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et NC.)