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Intervention de Henri Nayrou

Réunion du 17 décembre 2009 à 9h30
La poste et les activités postales — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Nayrou :

… dont je relaie les craintes, mais probablement pas celles de notre rapporteur, M. Proriol, également élu de la montagne, mais qui a plus de certitudes que de craintes. Nous verrons à la fin qui a raison. Quoi qu'il en soit, une motion, dont je parlerai tout à l'heure, a été adoptée à l'unanimité à l'assemblée générale de l'ANEM.

Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : si les missions de service public de La Poste restent un dernier rempart face aux dérives prévisibles, on peut légitimement s'interroger sur l'avenir, à court et à moyen terme, de nos territoires en déprise. Qui, ici, peut mettre en jeu ses indemnités parlementaires sur le fait que ce changement de statut ne s'accompagnera pas, à terme, de mesures à la mauvaise rime : réorganisation, adaptation, concentration, disparition, entraînant fermeture de bureaux de poste, réduction d'effectifs et évaporation du service ? Ce qui est d'ailleurs déjà le cas.

Or nul ne conteste sur ces bancs que la présence postale territoriale doit rester une préoccupation majeure. Cette présence implique également des moyens, je le rappelle.

En effet, dans les zones de montagne et dans les zones à faible densité démographique – l'Ariège, comme la Haute-Loire, monsieur le rapporteur –, la présence postale est non seulement un vecteur de cohésion sociale, mais également un facteur essentiel de notre activité de maintien et d'ancrage de la population du territoire.

Je suis un élu de l'Ariège, département qui présente certaines spécificités, comme le proclament les articles 1er et 8 de la loi montagne de 1985. Pourtant, malgré les dispositions de la loi, le service public de La Poste est actuellement marqué par un certain nombre de dysfonctionnements. Tous les élus de ces départements, quelle que soit leur sensibilité politique, considèrent que la situation n'est déjà plus tenable.

Que constatent-t-ils ? Un tendance lourde qui consiste à déclasser les bureaux de poste de plein exercice. Frédérique Massat rappelait tout à l'heure qu'il y a cinq ans à peine notre département en comptait 90. Il en reste à peine une douzaine aujourd'hui, les autres se transformant en agences postales communales, à prendre ou à laisser pour les maires et les citoyens, comme un jeu de roulette russe.

Le schéma est classique : on commence par diminuer l'amplitude horaire du bureau de poste. Les gens, ne connaissant pas les jours d'ouverture du bureau, ont alors quelques difficultés à utiliser ce service, qui n'a dès lors plus de raison d'être conservé en l'état. Je pourrais évoquer le courrier, qui, pour parcourir en Ariège quelques dizaines de kilomètres, met – comme le fût du canon pour refroidir – un certain temps…

Comment s'assurer de l'existence d'un service postal de proximité pour tous et sur l'ensemble du territoire français, y compris là où cette activité n'est pas rentable financièrement, comme dans les zones rurales ou de montagne ? Quelles garanties apporte ce texte ?

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