Ce rappel au règlement me permettra de répondre rapidement à monsieur le président de la commission, que nous avons plaisir à entendre puisqu'il ne s'était pas exprimé jusqu'à présent. Sa fougue montre bien à quel point il est attaché à ce texte.
Nous considérons que la seule manière pour que La Poste soit « imprivatisable » est de ne pas changer de statut, puisqu'une fois que le statut est changé, tout est cassé. Je vous rappelle que sémantiquement, dès lors que l'on passe du statut d'établissement public au statut de société anonyme, c'est une privatisation. Il n'y a pas besoin d'autre chose que du dictionnaire pour le prouver. Donc il n'est pas mensonger de l'avoir dit en ces termes.
Par ailleurs, je pense qu'il faut garder de la dignité dans ce débat. Deux, voire trois millions de personnes se sont déplacées un samedi matin pour aller parfois braver les interdictions des préfets : interdiction d'ouvrir des salles publiques, interdiction de faire se dérouler ces consultations dans les salles du conseil municipal – je le sais, ma commune en a été victime. Ces dizaines de personnes dans les villages, ces centaines de personnes dans les villes moyennes, ces milliers de personnes dans les grandes villes doivent être respectées. Ils ont parfaitement compris de quoi il s'agissait, les gens ne sont pas des imbéciles. Ils ont les exemples de Gaz de France et de France Télécom, ils savent très bien qu'une fois que la porte est ouverte par l'article 1er de ce projet, c'est une privatisation totale qui est annoncée. Monsieur le président de la commission des affaires économiques, nous avons le droit de ne pas être d'accord, mais vous devez respecter les citoyens qui se sont exprimés. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)