Au sujet de l'amendement qui vise à ramener de 65 % à 35 % le taux de prise en charge des dépenses de cure thermale, il convient de rappeler que cette disposition pèserait sur les assurés en période de tensions sur le pouvoir d'achat. La baisse de remboursement pourrait avoir des conséquences délicates sur le niveau de vie de certains de nos concitoyens, les organismes complémentaires n'étant pas tenus de prendre en charge les produits remboursés à 35 %.
Ensuite, cette mesure stigmatiserait le thermalisme alors même que ce secteur s'est engagé dans une démarche d'évaluation scientifique du service médical rendu. Il mène une campagne d'études et d'essais cliniques qui reposent sur des méthodes reconnues d'évaluation du service médical, et dont les premiers résultats ont fait l'objet d'un livre blanc comprenant plusieurs propositions. Il serait donc préférable de laisser un peu de temps au secteur pour fournir une évaluation fiable du service médical rendu.
Enfin, la baisse du remboursement risquerait de déstabiliser un secteur en pleine mutation. Les établissements thermaux ont entamé une mutation importante en vue de diversifier leurs activités. Le thermalisme a une carte à jouer – les orateurs précédents l'ont souligné – dans les domaines de l'éducation, de la prévention, de la nutrition, de l'exercice physique. Les établissements sont en outre adaptés au rythme de vie de chaque individu en fonction de son âge et de son handicap.
Ces évolutions importantes contribueront au développement des politiques d'éducation thérapeutique et de prévention que le Président de la République a appelé de ses voeux. Dans ce contexte, il semble plus approprié d'accompagner le secteur thermal dans cette transformation que de baisser les remboursements.