Il fallait, effectivement, sauver le thermalisme, et ce pour plusieurs raisons, les amendements proposés étant socialement injustes, économiquement dangereux et techniquement incohérents.
Ils sont socialement injustes parce qu'ils pénalisent les assurés sociaux et portent atteinte au libre accès aux soins pour tous, en particulier pour les plus modestes. Si l'on envisageait de se diriger vers le système assurantiel, ce serait ajouter, tous les Français n'ayant pas de couverture complémentaire, une discrimination à la discrimination !
Ces amendements sont économiquement dangereux parce que le thermalisme fait partie du paysage de nos territoires. Il assure 120 000 emplois directs et indirects et est un support très actif de nos stations climatiques, de montagne et thermales.
Vous me répondrez que nous ne sommes pas ici pour faire de l'aménagement du territoire, mais toute aggravation d'un déséquilibre en matière d'emploi a des répercussions pour l'État, notamment en termes de cotisations sociales : tout est dans tout ! Il ne faut pas ajouter la crise à la crise !
Ces amendements, enfin, sont techniquement incohérents : on ne peut pas, au moment où la convention nationale thermale, voulue par l'UNCAM et validée par le ministère, se trouve reconduite jusqu'en 2012, changer subitement les règles du jeu ! Ce serait d'autant plus inadmissible que la profession, à la suite du rapport Deloménie auquel il a été fait allusion, s'est engagée dans une démarche de recherche scientifique. J'entends toutes les semaines Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche vanter l'importance de la recherche, fleuron de notre intelligence ; le thermalisme la développe ! Alors que certains, se fondant sur des idées préconçues, prétendent savoir en quoi le thermalisme n'est pas bon, des chercheurs ont réalisé des études encourageantes montrant que le thermalisme permet de réduire la consommation de médicaments ou la durée des traitements.
Enfin, l'OMS et la Haute autorité de santé recommandent les cures pour le traitement des maladies chroniques et de certaines pathologies lourdes. Ici, on n'est pas dans le domaine de la croyance : on est dans le domaine de la science ! (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC et UMP.)