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Intervention de Fehmida Mirza

Réunion du 9 décembre 2009 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Fehmida Mirza, présidente de l'Assemblée nationale de la République islamique du Pakistan :

Permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour vos encouragements.

Je répondrai d'abord sur la liberté religieuse. Cette liberté est totale. Elle est inscrite dans notre Constitution. Aujourd'hui, douze membres des minorités siègent au Parlement. Un ministre chrétien s'occupe de ces questions et joue un rôle très actif. Contrairement à ce que l'un d'entre vous a dit, il n'y a aucune interdiction visant la construction d'églises. En ce qui concerne l'utilisation de haut-parleurs, il existe un encadrement par la loi, visant surtout les appels à la prière du vendredi lancés par les mosquées. La décision de la Cour suprême annoncée récemment a créé un peu de confusion dans le monde arabe et dans les médias, mais soyez bien convaincus que la liberté religieuse est totale et respectée.

J'en viens aux causes profondes du terrorisme. L'intervention de l'Union soviétique en Afghanistan a eu pour conséquence l'arrivée de trois millions de réfugiés afghans dans notre pays, et cela sans que la communauté internationale n'apporte aucun soutien ; la secrétaire d'État américaine, Mme Hillary Clinton, a reconnu que cela avait été une erreur. Par ailleurs, le processus démocratique a déraillé à certaines époques, et l'établissement de dictatures, qui ont reçu le plein appui de la communauté internationale, a conduit au choix de priorités politiques qui n'étaient plus l'éducation et les besoins sociaux. Enfin, il faut citer les conflits régionaux qui ne sont pas réglés, par exemple la question du Cachemire, qu'il va falloir résoudre.

En Afghanistan, nous devons avoir pour objectif la restauration de l'ordre et de la paix. Il faut davantage de partage de renseignements, de coopération militaire.

Pour la première fois, notre nation dans son ensemble est impliquée dans cette lutte contre le terrorisme. Mais je le répète, il va falloir s'attaquer aux causes du terrorisme, la pauvreté, le chômage, la situation des femmes. Nous avons également besoin d'une coopération beaucoup plus forte dans le domaine économique, dans celui de l'énergie. Nos organisations commerciales doivent nouer des liens beaucoup plus étroits. Vous avez également un rôle très important à jouer au niveau de l'Union européenne. Vous pourriez en particulier nous aider à obtenir un statut préférentiel pour nos exportations. Nous avons également besoin de plus d'investissements étrangers.

En ce qui concerne la conférence de Copenhague, le Pakistan ne se considère pas comme l'un des pays responsables du changement climatique mais nous souhaitons soutenir les efforts internationaux en ce domaine. Nous avons créé une commission permanente sur l'environnement qui se penche sur ces questions. Notre Premier ministre va se rendre à Copenhague pour participer à la conférence.

Nous aimerions avoir des relations de bon voisinage avec l'Inde, la Chine, l'Afghanistan. Nous ne pouvons pas nous permettre d'ouvrir d'autres fronts que celui de la lutte contre le terrorisme, dont nous sommes les principales victimes ; nous souhaitons que tous nos voisins s'impliquent dans cette lutte et pour la paix en Afghanistan.

Quels sont nos meilleurs alliés ? Ce sont ceux qui soutiennent le processus démocratique. La France a joué un rôle très important au niveau de l'Union européenne pour soutenir le retour de la démocratie. Nous pensons que l'Union européenne continuera à être à nos côtés. Le Président Obama et Mme Hillary Clinton ont également pris des engagements. Nous travaillerons à lever les réserves qui peuvent subsister.

La solution militaire ne peut évidemment suffire. Il va falloir agir concrètement sur le terrain, notamment dans la région de Peshawar et dans la vallée de Swat. Il faut ouvrir des écoles, investir dans la santé, créer des emplois pour la population locale car la situation actuelle, qui crée de la frustration, est un terreau fertile pour l'intolérance et le terrorisme.

Nous sommes tout à fait en accord avec le Traité sur la non-prolifération. Nous souhaitons être reconnus comme une puissance nucléaire. En ce qui concerne la signature de ce traité, en tant que présidente de l'Assemblée nationale je ne peux pas prendre position. Une résolution des Nations Unies a déjà été votée. J'imagine qu'au sein de mon pays il existe un consensus contre la prolifération nucléaire.

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