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Intervention de Fehmida Mirza

Réunion du 9 décembre 2009 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Fehmida Mirza, présidente de l'Assemblée nationale de la République islamique du Pakistan :

Le soutien que j'attends du Parlement français est un soutien à notre démocratie, à notre Parlement. Sans la confiance et l'appui de la population pakistanaise, nous ne pourrons pas remporter le combat contre le terrorisme. Nous voulons également utiliser la voie de la diplomatie parlementaire car les parlementaires représentent les peuples.

L'Assemblée nationale pakistanaise compte 22,7 % de femmes. J'ai constitué pour elles une tribune informelle, un « caucus » parlementaire des femmes, quelle que soit leur appartenance politique. C'est un groupe très actif, qui a pu parvenir à un consensus sur un certain nombre de sujets. Fin octobre, nous avions prévu d'associer à nos travaux des députées d'Afghanistan, d'Inde, du Bangladesh, mais en raison de la nouvelle vague d'attaques terroristes, nous avons dû reporter cet événement. Des députées afghanes sont néanmoins venues au Pakistan et m'ont dit être très favorables à cette idée d'action au niveau régional.

S'agissant des actions à mener, il serait important, au-delà de la sphère militaire, de développer la formation des forces de l'ordre, premières concernées par la violence qui s'exerce dans les villes. Il faut aussi informer et sensibiliser, encore et toujours.

Nous avons besoin de votre aide pour lutter contre le terrorisme, mais aussi pour mettre au jour ses causes profondes et y apporter des solutions. Un régime de dictature encourage souvent le développement de l'extrémisme religieux. L'éducation et la santé doivent redevenir nos priorités, ainsi que la lutte contre la pauvreté et le chômage. L'égalité hommes-femmes et l'éducation des filles sont également des sujets très importants. Pour tout cela, nous avons besoin de votre soutien.

Vous avez parlé de la loyauté de l'armée. La population pakistanaise connaît le problème. Le président, élu démocratiquement, conformément à la Constitution, a le soutien des députés et de la population. Certains articles publiés ici dans la presse ont suscité un grand étonnement. Tout cela n'est pas bon pour la démocratie au Pakistan. Concernant la Cour suprême, je ne peux pas faire de commentaire, mais la Constitution accorde une immunité au président. Une loi sur la réconciliation nationale a été adoptée par le Parlement – dont la souveraineté et la suprématie sont établies. Aujourd'hui le Parlement est très fort, il comporte une opposition très active. Dans le cadre de la politique de réconciliation, tous les grands partis politiques sont représentés au gouvernement fédéral et dans ceux des provinces. Il y a par exemple un gouvernement de coalition au Baloutchistan.

Le peuple pakistanais place beaucoup d'espoir dans ce Parlement. Étant la première femme à présider un Parlement dans le monde musulman, j'ai le sentiment d'être le visage de l'Islam et d'avoir une lourde responsabilité à porter. Je crois pouvoir jouer un rôle important tant au niveau régional que dans l'ensemble du monde musulman.

Une conférence internationale est une excellente idée. Si le Parlement du Pakistan peut jouer un rôle dans son organisation, j'en serai très heureuse. L'idéal serait qu'elle ait lieu au Pakistan.

J'invite les représentants de vos commissions permanentes à venir plus souvent au Pakistan et je souhaite que nos parlementaires vous rendent également visite régulièrement. J'aspire profondément au développement des relations entre les députés de nos deux pays.

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