Il y a environ un an, à l'occasion d'une mission sur l'Afghanistan, M. Glavany et moi-même avions eu le privilège, madame la présidente, d'être reçus par vous. Nous avions pu mesurer à quel point vous étiez le symbole de la renaissance de la démocratie, et aussi le symbole de la lutte pour les droits des femmes.
Ma première question concerne la solidité de la démocratie au Pakistan. Vous avez évoqué le prix très lourd que paie votre pays dans la lutte contre le terrorisme. Nous savons les tensions qui existent entre la Cour suprême et le président Zardari. Pensez-vous qu'aujourd'hui, l'opinion publique pakistanaise continue de soutenir la primauté du pouvoir civil que vous incarnez à la tête de l'Assemblée nationale ? Sentez-vous une tentation de rejet de ce qui est vécu comme l'importation d'un modèle occidental, et un risque de retour des militaires au pouvoir ? Pour enraciner la démocratie, que peut-on faire pour promouvoir l'instruction des filles ?
Je souhaiterais par ailleurs vous interroger sur l'Afghanistan, après la réélection du président Karzaï dans des conditions contestées. M. Glavany et moi-même avions suggéré dans notre rapport l'organisation d'une conférence internationale, parrainée par les membres permanents du Conseil de sécurité, avec toutes les puissances régionales au premier rang desquelles le Pakistan, afin de garantir la neutralité, l'indépendance et la stabilité de l'Afghanistan. Pensez-vous qu'il soit aujourd'hui possible d'avancer dans cette direction – ce qui passerait par un apaisement des relations entre votre pays et l'Inde ?