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Intervention de Axel Poniatowski

Réunion du 16 décembre 2009 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la situation en afghanistan et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski, président de la commission des affaires étrangères :

Ce nouveau partenariat est la clé pour doter l'Afghanistan d'un État suffisamment fort pour assurer la sécurité de la population.

En attendant que les autorités afghanes puissent prendre notre relais, nous devons donc nous concentrer sur le plan sécuritaire sur les plus grandes villes du pays : Kaboul bien sûr, mais aussi Kandahar, Hérat, Mazar-e-Charif, Djalalabad, Koundouz, Tchagtcharan, Kheyrabad, Bagram, ainsi que sur les liaisons entre ces capitales régionales. Il est illusoire de penser que nous puissions pacifier entièrement le pays. Il ne l'a jamais été, même lorsque les régimes politiques en place à Kaboul étaient plus stables et plus durables que ceux qui se sont succédé depuis trente ans.

La géographie afghane, faite de montagnes élevées et de vallées encaissées, ne permet pas de contrôler la totalité du territoire. Nous ne devons donc pas nous enfoncer partout dans le territoire afghan, mais aider les forces afghanes à contrôler les grands axes et les principaux centres urbains. C'est ainsi que nous ferons reculer peu à peu l'insurrection et le trafic de drogue qui lui permet de se financer. Les grandes voies d'exportation de l'opium doivent faire l'objet d'un contrôle plus efficace par nos troupes. En revanche, seules les armées afghanes ont la légitimité de procéder à l'arrachage des plants de pavot jusque dans les vallées les plus reculées.

Cette stratégie globale ne marchera que si l'ensemble des acteurs régionaux sont impliqués. Aujourd'hui comme hier, la clé du conflit afghan se trouve aussi au Pakistan.

Crise économique, pression constante des mouvements talibans, problème humanitaire posé par les centaines de milliers de réfugiés : la situation du Pakistan est encore loin d'être rassurante et contrôlée. Pourtant, l'avenir pourrait ne pas être aussi noir qu'il y paraît. L'armée pakistanaise semble avoir admis que la menace terroriste était au moins aussi importante que les différends avec l'Inde et mène un combat courageux, depuis le début de cette année, dans la vallée de Swat et au Waziristan.

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, la situation en Afghanistan est critique. Sur le plan militaire, notre position est claire : nous ferons tout pour aider à la montée en puissance des forces de sécurité afghanes. Nos troupes ont d'ailleurs parfaitement intégré cet objectif et font tout ce qui est en leur pouvoir pour valoriser l'armée afghane auprès de la population.

Nous devons accompagner cette stratégie, la seule valable à mes yeux, d'efforts au moins équivalents pour le développement du pays. Là aussi, nous ne saurions nous substituer à l'État afghan. La réunion du 28 janvier à Londres doit permettre d'établir un partenariat renforcé avec le gouvernement Karzaï, reposant sur des engagements clairs de sa part.

Messieurs les ministres, j'espère que la position que vous défendrez, au nom de la France, permettra d'aboutir à ce résultat. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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