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Intervention de Jean Glavany

Réunion du 16 décembre 2009 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la situation en afghanistan et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Glavany :

Moi, je voudrais employer le mot d'échec. Certes, il y a eu un succès, monsieur le ministre, vous l'avez rappelé, de la coalition internationale qui a renversé le régime taliban, ce régime barbare. Ce n'était pas une mince affaire et ce n'est pas un mince succès. Nous devons le saluer. Mais cela date de 2001.

Depuis 2001, c'est l'enlisement, l'impasse, l'échec militaire, quoi qu'on en dise, puisque le président Obama considère qu'il faut changer de stratégie, parce que la sécurité n'est pas assurée en Afghanistan. L'échec politique avec une élection présidentielle faite de fraudes massives et d'absence de deuxième tour. L'échec moral avec cette corruption qui se répand tous azimuts et cette culture de pavot que l'on n'arrive pas à éradiquer. L'échec de l'aide civile, car nous savons tous que la communauté internationale fait des efforts considérables, par milliards de dollars ou d'euros, pour l'Afghanistan, sans que la population afghane en voie la trace –en tout cas elle en voit bien peu de traces.

Un échec dont nous devons tirer les conséquences.

Je tire au moins deux leçons à l'issue de ce constat.

La première pour dire les choses aussi clairement que possible : tous ceux qui ont étudié la situation en Afghanistan, qui s'y sont rendus, qui ont parlé avec les militaires, avec les responsables politiques, savent que la solution ne sera pas militaire. Ils savent que l'on ne gagnera pas la guerre en Afghanistan, que l'on peut contribuer militairement à une solution, mais qu'elle ne sera pas militaire. La solution, comme toujours, sera politique et diplomatique.

La deuxième leçon, c'est que, comme nos troupes ne sont pas des troupes d'occupation – on le répète à l'envi –, il faut se fixer un terme et dire que, puisqu'elles n'ont pas vocation à rester, elles ont vocation à rentrer, et le plus vite possible sera le mieux.

Il doit être dit ici que nos troupes doivent rentrer le plus vite possible, si elles n'ont pas vocation à rester éternellement.

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