Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, la politique que nous menons en Afghanistan préoccupe légitimement tous les Français. Je suis heureux que nous puissions en débattre. Je sais que beaucoup se demandent ce que nous pouvons faire, qui nous devons combattre, quand nous pourrons partir.
Ces inquiétudes ne doivent pas rester sans réponse. L'Afghanistan, c'est vrai, défie nos grilles de lecture. Beaucoup s'y perdent, parce qu'ils ne comprennent pas ce que nous faisons si loin de chez nous.
La complexité de la situation ne doit pas nous faire perdre nos repères. Elle ne doit pas nous faire oublier que nous avons des ennemis, et que nous défendons des valeurs, mais aussi des hommes, et plus encore des femmes, qui souhaitent notre protection.
Après le 11 septembre 2001, nous nous sommes engagés en Afghanistan pour détruire les bases d'Al Qaida, et le régime odieux qui leur prêtait refuge.
Aujourd'hui, quel est le problème ? C'est d'éviter que les talibans ne rétablissent une dictature. C'est d'empêcher qu'ils ne déstabilisent à nouveau la région. C'est de s'assurer qu'ils ne fourniront pas aux terroristes de tous bords une base pour préparer de nouvelles attaques.
Mesdames, messieurs les députés, l'histoire ne commence pas le 11 septembre 2001 ! Et le passé, ici plus qu'ailleurs, éclaire notre présent.
Rappelons-nous 1989 : les Soviétiques se retirent du pays. Malgré les bombardements massifs, malgré l'exode du tiers de la population afghane – c'est-à-dire trois millions de réfugiés au Pakistan, un million et demi en Iran –, à la surprise de tous, Moscou perd face aux combattants des montagnes.