Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 9 décembre 2009 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

Avouons-le : notre opinion est loin d'être façonnée.

Messieurs, vos interventions ont été passionnantes, mais on a mis la charrue avant les boeufs en évoquant le statut avant le modèle économique pérenne de l'AFP. Comme cela a été dit, un verrouillage du conseil d'administration a empêché l'ouverture aux nouveaux médias, qui aurait sans doute créé les conditions d'une dynamique.

La presse écrite n'ayant jamais connu une crise aussi forte, elle sera inévitablement amenée, au mieux, à demander une révision à la baisse de ses tarifs d'abonnement, au pire, à se désabonner. La presse écrite nationale représentant 30 % des revenus de l'AFP – à côté de l'État à hauteur de 40 % et de l'international pour 30 % –, quel peut être, selon vous, le modèle économique de l'agence ?

Si l'AFP affiche aujourd'hui un budget de fonctionnement en équilibre, elle doit consentir des dépenses d'investissement pour se développer. Ne revient-il pas à la puissance publique d'assurer ces dépenses pour garantir l'avenir de l'entreprise ?

Le statut existe depuis cinquante-deux ans et il a fonctionné. Nous sommes donc perplexes. Selon M. Moisy, celui qui paie ne commande pas, selon M. Eveno, l'AFP est une entreprise spéciale d'intérêt national, et qui dit entreprise spéciale dit statut spécial. Pour nous, l'essentiel est l'indépendance des journalistes, condition du pluralisme de l'information – la source AFP étant reprise par l'ensemble des médias – et argument commercial le plus fort de l'entreprise. Cette indépendance lui assure son statut et sa reconnaissance internationale.

Le projet de statut, qu'on a pu lire dans la presse, prévoyant neuf membres, dont trois représentants de la CDC et trois personnalités qualifiées nommées par eux, l'État deviendrait majoritaire au sein du conseil d'administration. Or ne faut-il pas plutôt un conseil d'administration de professionnels, qui permettrait de renforcer non seulement la dimension internationale, mais aussi francophone de l'AFP ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion