Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.
Hier, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, présidée avec talent par notre ancien collègue Georges Fenech, a rendu son rapport annuel.
En 1995, nous avions, dans notre premier rapport, identifié 170 mouvements sectaires, prolongés par des filiales. Le rapport de la MIVILUDES en dénombre aujourd'hui entre 500 et 600, ce qui signifie que ce phénomène s'étend sur le territoire national.
Ces mouvements se diversifient aujourd'hui et recourent à des moyens insidieux, en dévoyant, par exemple, la profession de psychothérapeute. Le président de notre Assemblée, Bernard Accoyer, a depuis longtemps dénoncé certaines dérives au sein de cette profession insuffisamment réglementée. (Murmures sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Ces thérapeutes déviants visent des personnes fragilisées, notamment des jeunes, et mettent des familles entières en difficulté.
La formation professionnelle est un autre moyen utilisé par les organisations à caractère sectaire pour faire du prosélytisme. Il suffit en effet d'obtenir un agrément pour pouvoir exercer une activité de formation professionnelle.
Le rapport évoque également les dérives sectaires dans le cadre de l'instruction des enfants à domicile.
La MIVILUDES propose la publication, non d'une liste – dont le principe avait été critiqué, à tort selon moi –, mais d'un référentiel de structures à dérive sectaire. Son président Georges Fenech estime que le temps est désormais venu de passer de la dénonciation à l'action.
Quelles réflexions vous inspire ce rapport, madame la ministre ? (Applaudissements sur de nombreux bancs de tous les groupes.)