Jusque-là, tout va bien. Sauf qu'au moment où la petite naissait au Kremlin-Bicêtre, les portes se refermaient sur une autre maternité, pas très loin de là, à Ivry.
Quand je dis « se refermaient », il faut comprendre que les entrées étaient cadenassées, murées, comme pour mieux signifier que la page de l'hôpital Jean-Rostand, hôpital et maternité de proximité où sont nés plus de 50 000 gamins en trente ans, soit plus de 2 000 par an, était définitivement tournée.
Votre ministère et ceux d'avant sont restés sourds aux appels renouvelés des Ivryens, des Val-de-Marnais, des élus et du personnel hospitalier qui s'opposaient à cette fermeture. Vous, vous parlez de « transfert », comme certains industriels transfèrent leur production à l'étranger.
En réalité, il s'agit bien d'une fermeture, de la casse du service public, de la même façon que les menaces pèsent sur les maternités alentour, à Juvisy, Saint-Joseph à Paris, à Alfortville et tant d'autres, au point que notre secteur hospitalier ne compte plus qu'une maternité pour 430 000 habitants, un désert médical au coeur de l'agglomération parisienne, qui, malheureusement, n'a rien à envier à la province où huit départements ne comptent plus qu'une seule maternité.
Songeons que le nombre de maternités est passé de 1 500 à 500 en moins de quinze ans. Une véritable hémorragie !
Aussi, n'est-il pas urgent d'engager un débat national sur cette question et de faire cesser, au préalable, cette hémorragie ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)